InfoMIE.net
Informations sur les Mineurs Isolés Etrangers

Accueil > Documentation > Rapports et études > Rapports associatifs nationaux > Rapport d’activité - Centre Primo Levi

Rapport d’activité - Centre Primo Levi

Année 2012

Publié le lundi 1er juillet 2013 , mis à jour le vendredi 8 août 2014

Extraits du rapport :

Introduction

La consolidation de différents projets, la volonté d’apporter des soins de qualité

L’année 2012 a vu l’aboutissement de différents projets que le Centre Primo Levi avait initiés en 2010 et 2011. Parmi eux, un travail important autour du projet associatif qui a permis aux membres de l’association (salariés, bénévoles, membre du Conseil d’administration) de poursuivre la réflexion sur les objectifs de l’association, ses activités, l’évolution de sa structure, les modes de lancement de son action. Ce travail a notamment abouti à la réalisation de plusieurs documents : la rédaction d’un écrit sur la prise en charge pluridisciplinaire des personnes victimes de torture et de violence politique au centre de soins, un état des lieux du travail avec les interprètes et la finalisation d’une charte associative rappelant les fondamentaux de l’association, ses valeurs, ses modes d’intervention, ses objectifs.

Le projet associatif incluait également un travail autour de la communication de l’association. Réalisé avec l’aide de consultants extérieurs, financé grâce au Fonds Frio (Coordination Sud) ce travail nous a permis d’établir un état des lieux et de redéfinir notre politique en matière de communication.

L’année 2012 aura également été celle de la publication du Livre Blanc « Soigner les victimes de torture exilées en France ». Fruit d’une coopération entre différents acteurs travaillant auprès de ce public, ce Livre blanc est le premier état des lieux existant sur la question en France. Il est aussi le
résultat du travail, des constats, des réflexions que mène le Centre Primo Levi depuis 18 ans. L’objectif principal de cette publication vise à sortir de l’ombre ces milliers de personnes arrivées sur notre territoire, dans un état de très grande souffrance physique et psychologique et qui ne trouvent pas dans le système de santé de droit commun une prise en charge adaptée à leurs traumatismes. Cette publication s’est accompagnée d’un travail de sensibilisation auprès des médias et de plaidoyer auprès des politiques et des décideurs, qui se prolongera en 2013.

Par ailleurs, depuis 2010, l’association a souhaité renforcer son offre de formation en proposant davantage de formations à destination de différents publics, des thématiques nouvelles et diversifiées. Un important travail pour enrichir le fichier de professionnels et d’organisations potentiellement intéressés par nos formations a été réalisé. Ce travail a été payant puisque le nombre de participants a enregistré une hausse de 20% en 2012. Nous avons également poursuivi les formations à l’étranger : à Goma, dans la région du Nord Kivu en République Démocratique du Congo, et en Russie, pour les membres d’un centre de soins tchétchène situé à Grozny.

Enfin, le travail commencé en 2010 en matière de développement de nos fonds privés pour anticiper une diminution des fonds publics et faire face à la fin de certaines subventions européennes (EuropeAid) en septembre 2013, a également porté ses fruits puisque 25% des fonds de l’association proviennent aujourd’hui de fonds privés.

Au-delà de ces projets nécessaires à l’avenir de l’association et qui ont impliqué l’ensemble du personnel, le centre de soins Primo Levi a continué en 2012 à délivrer des soins de qualité à un nombre plus important de patients, et ce malgré une réduction des effectifs en cours d’année. L’approche pluridisciplinaire du centre de soins nous a paru plus que jamais essentielle face à une précarisation croissante des demandeurs d’asiles et des réfugiés, un accès aux soins rendu difficile et donc une prise en charge de plus en plus tardive.

Michel Brugière, Président du Centre Primo Levi

Sur les mineurs isolés :

Le centre de soins a reçu au total 337 personnes au cours de l’année 2012 (en progression de 10% par rapport à l’année précédente), cela inclut donc à la fois les personnes qui ont pu devenir patients et celles, reçues par la responsable de l’accueil en entretien préalable, en attente d’admission au centre.

La part des adultes dans la file active est de 87% cette année, les 13% restants étant des mineurs. Un tiers de ces mineurs sont des mineurs isolés – donc sans famille en France – alors que les 2/3 restants sont des enfants accompagnés (vivant en famille).


A noter en 2012, une baisse du nombre de mineurs isolés avec 12 mineurs isolés de moins au sein de la file active. Cette tendance peut notamment s’expliquer par le part croissante des orientations internes (prise en charge d’un membre ou de plusieurs membres de la famille d’un patient).

L’activité juridique : le cas des mineurs et jeunes majeurs pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) dans l’Oise.

"Le centre de soins reçoit des mineurs isolés étrangers qui ont souvent perdu toute leur famille dans un contexte de violence politique et qui bénéficient en France de la protection de l’enfance. A leur majorité, se pose la question de leur statut. Ils sont alors orientés vers la juriste.

Un problème récurrent s’est posé pour des jeunes pris en charge par l’ASE de l’Oise, après l’âge de 16 ans. A l’âge de 18 ans, ces derniers se sont vus systématiquement proposer une carte de séjour « étudiante ». Or, celle-ci n’est pas adaptée à leur situation et pose de nombreuses difficultés pour trouver du travail. En effet, ces jeunes ne sont pas venus en France pour faire des études mais pour chercher asile. A leur majorité, ils ont besoin d’un titre de séjour « vie privée et familiale », pour pouvoir être autonome, trouver du travail. Une nécessité qui se présente très vite, d’autant plus que l’ASE de l’Oise, pour des raisons budgétaires, cesse de les prendre en charge un an après leur majorité. Par ailleurs ces jeunes, engagés dans des formations courtes, sont vite confrontés au marché du travail.

La Préfecture n’a accepté de changer leur statut qu’à la condition qu’ils produisent une promesse d’embauche, chose très difficile pour eux car ils sont souvent isolés et n’ont en main qu’une carte de séjour étudiante. Un exemple criant de l’imbroglio juridique dans lequel se trouvent de nombreux exilés !"

Aurélia Malhou, juriste au centre de soins Primo Levi

La formation

Concernant les formations à la demande, les thématiques les plus abordées, outre celles sur les effets de la violence politique et du traumatisme qui y est associé, ont concerné les mineurs isolés étrangers, les conséquences de l’exil et le travail social auprès des exilés.

A consulter ci-dessous le rapport en intégralité :

Rapport Centre Primo Levi 2012