« Malakas figés »
Source : Revue L’Autre - 2013, vol 14 n°1
Auteurs : Marine Pouthier et Mamadou Saliou Diallo
Extrait :
« Depuis le début des années 2000, j’accompagne les jeunes étrangers qui traversent le monde, sans la protection d’aucun adulte responsable d’eux, pour venir demander protection à Paris. Ils viennent le plus souvent d’une vie communautaire, et leurs codes acquis ne leur permettent pas de se repérer dans nos codes d’ici. Il nous appartient de les soutenir, de leur redonner confiance, pour qu’ils puissent percevoir, et oser dire, ce qu’ils ne comprennent pas, ou mal. Il nous appartient de les aider à transformer leurs vécus, persécutifs à force d’être incompréhensibles, afin qu’ils puissent les intégrer, une fois qu’ils ont pris sens pour eux. Il nous appartient de les initier au monde nouveau qu’ils découvrent, en leur « ! présentant le monde à petite dose ! », selon l’expression de Winnicott. Ce qui demande d’être à l’affût de tous les implicites dans lesquels nous baignons et qu’ils doivent apprendre de nous de manière explicite et bienveillante. Il nous appartient d’entendre, et de leur faire entendre, que leurs souffrances du corps disent aussi des souffrances de l’âme ! ; les rêves sont souvent une voie d’accès privilégiée à ce fort lien corps-esprit qui les a constitués, et qui, repéré, leur permet de donner sens à leur douleur, de la penser, de la contenir autrement. »
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