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Rapport d’activité - Centre Primo Levi

Année 2013

Publié le vendredi 11 juillet 2014 , mis à jour le vendredi 8 août 2014

INTRODUCTION

Soigner, former, sensibiliser : les trois axes de notre mission

Le centre de soins du Centre Primo Levi a pu continuer à mener à bien sa mission en 2013, malgré le gel du recrutement d’un poste de médecin et d’un poste de kinésithérapeute, pour des raisons budgétaires. C’est ainsi que plus de 350 patients ont été reçus, dont la moitié avec un interprète professionnel, et plus de 5 300
consultations ont été dispensées.

Depuis plusieurs années déjà, nous constatons une forte détérioration des conditions de vie de nos patients, notamment en termes d’hébergement. Ainsi, en 2013, seul 20% d’entre eux étaient logés en Centre d’accueil pour demandeurs d’asile et 10% étaient sans domicile fixe. Ces évolutions impliquent une charge de plus en plus lourde pour le service social qui ne compte que deux personnes (équivalent 1,3 temps plein) et qui suit plus de deux tiers des patients.

Par ailleurs, le centre continue à recevoir de plus en plus de familles (37 en 2013, soit 88 personnes), qu’il faut parfois réorienter car il est souvent complexe de prendre en charge plusieurs membres d’une même famille. Le centre qui dispose d’un espace Enfants - Adolescents a suivi en 2013 46 enfants, dont 9 mineurs isolés. Les plages pour recevoir les enfants étant limitées au mercredi, un gros travail est fait par le responsable de cet espace pour rencontrer les personnes qui nous orientent les enfants, les écouter, comprendre la demande et aiguiller les enfants vers des structures plus adaptées si nécessaire. Ainsi, la prise en charge des enfants a été une nouvelle fois indissociable d’un travail étroit avec différents partenaires (parents, école, CMPP, PMI etc.) et nous a conduits à organiser de nombreuses rencontres pour créer des liens et tisser un réseau spécialisé autour des besoins propres aux enfants.

Face aux nombreuses demandes de prise en charge auxquelles nous faisons face et au peu de places dont nous disposons, le centre a mis à disposition du public deux permanences téléphoniques pour orienter au mieux les personnes qui font appel à nous et ne jamais laisser sans réponse une personne qui a besoin de soins.

C’est aussi dans cette optique et en vue d’une meilleure formation des professionnels travaillant avec les exilés que le Centre Primo Levi a fait évoluer ses outils à l’attention de ces professionnels. Un nouveau site internet a été mis en place. La revue Mémoires a été repensée afin de mieux répondre aux attentes de nos lecteurs. Le Centre de formation a étoffé son offre. Le colloque bisannuel de l’association, organisé en 2013 au Ministère des affaires sociales et de la santé, a, quant à lui, réuni plus de 280 personnes. Tout juste dix ans après l’organisation de notre premier colloque, cette manifestation a permis de revenir sur les aspects qui nous semblent essentiels dans la prise en charge des personnes victimes de torture et de violence politique : pluridisciplinarité, recours aux interprètes professionnels, besoin de temps pour les consultations et durée de la prise en charge, formation des professionnels …

En 2013 plus que jamais, un constat s’impose : des centres « spécialisés » comme le nôtre n’existent que parce que le système de santé de droit commun n’est pas en capacité d’offrir les soins adaptés dont devraient bénéficier ces patients si vulnérables. Face au nombre imposant d’exilés en souffrance psychique et physique et parce qu’il n’est pas tolérable que la plupart d’entre eux soient exclus des parcours de soins,
nous avons poursuivi avec détermination le travail de sensibilisation et de plaidoyer auprès des politiques et des acteurs de la santé publique. A l’heure où s’ébauche en France une nouvelle réforme de l’asile, ces actions sont plus que jamais un volet crucial de notre mission.

Michel Brugière, Président du Centre Primo Levi

SUR LES MINEURS ISOLES ETRANGERS :

  • Zoom sur l’espace Enfants : Qui sont ces enfants ?
    - des mineurs isolés, arrivés seuls en France au terme d’un long chemin d’exil afin d’échapper aux périls graves de leurs pays,
    - des enfants arrivés avec leur famille (parfois monoparentale) chassée de leur pays par la violence,
    - des enfants nés en France de parents ayant subi
    des tortures et violences politiques.
  • Les tendances 2013 :
    Les thématiques des formations « à la demande » les plus abordées sont différentes de l’année précédente. Elles concernent des problématiques moins spécifiques, liées à la migration et à la santé mentale, même si celle sur les mineurs isolés étrangers reste toujours très demandée.
  • Les interventions extérieures :
    28 mars - Paris : Première session du Diplôme universitaire Enfants et Jeunes "de la rue", organisé par la faculté de médecine de l’université Paris Descartes et le Samu Social International ; intervention sur le thème "Errances et solitudes : l’accueil de mineurs isolés étrangers dans un centre de soins pour personnes victimes de tortures et de violences politiques" Armando Cote

Rapport disponible en PDF :

Rapport d’activité 2013 - Primo Levi

Voir en ligne : http://www.primolevi.org/wp-content...