Dix ans après la première typologie (disponible ici) établi par Angélina ETIEMBLE en 2002, le Ministère de la Justice a sollicité une actualisation de cette typologie, ce qui a conduit à une nouvelle enquête réalisée en 2012 par Angélina ETIEMBLE et Omar ZANNA.
Dans le cadre de la convention de recherche « Actualiser et complexifier la typologie des motifs de depart du pays d’origine des mineurs isoles étrangers présents en France », Topik/Mission de Recherche Droit et Justice, l’étude a donné lieu, en juin 2013, à l’établissement d’une synthèse accompagnée d’une annexe.
- SYNTHÈSE : "Des typologies pour faire connaissance avec les mineurs isoles etrangers et mieux les accompagner"
Résumé :
A la fin des années 1990 apparaît en France une « nouvelle figure » juvénile de la migration internationale : les mineurs isolés étrangers (MIE). L’arrivée et la situation de ces jeunes suscitent questions et débats souvent alarmistes, quand ils ne sont pas soupçonneux. Qui sont-ils ? Comment viennent-ils et pourquoi ? Sont-ils vraiment mineurs ? Les médias en font rapidement leur miel en révélant leur présence dans l’espace public, souvent à la suite d’actes de petite délinquance (fracturation de parcmètres à Paris, pickpockets), de situations d’exploitation (mendicité, atelier de travail clandestin, prostitution) ; leur errance ; leur fuite des foyers, voire du tribunal... Ce sont la plupart du temps des garçons, ressortissants de quelques nationalités. Soucieuse de mieux comprendre le phénomène, la Direction de la Population et des Migrations (DPM) diligente une étude. En 2002, un rapport princeps analysant, notamment, les raisons de leur venue sur le territoire français, est réalisé. A partir
de cette enquête, une typologie des mineurs isolés (mineur-exilé, mineur-mandaté, mineurexploité, mineur-fugueur, mineur-errant) est proposée et devient rapidement opératoire pour les professionnels en charge de cette population. Dix ans plus tard, le Ministère de la Justice, alerté par l’inflation de cette migration d’un nouveau type, souhaite actualiser la typologie en question. A l’issue de l’étude, la typologie de 2002 est enrichie de deux nouveaux types de mineurs isolés (le mineur-aspirant, le mineur-rejoignant). Finalement, l’enquête de 2012 conduit à proposer une typologie encore plus opératoire que celle de 2002 qui combine quatre figures archétypales de mineurs isolés (les exilés, les mandatés, les aspirants et les exploités) associées à quatre statuts (Travail, études, adultes, enfants), fonctionnant comme des points cardinaux sur lesquels peut s’appuyer l’accompagnement éducatif des MIE.
Plan :
I- Cadre de l’étude
Mineur isolé étranger : une définition juridique
Des profils davantage repérés par sexe et par âge en 2012
II- Retour sur la typologie de 2002
Type 1 : Les mineurs exilés
Type 2 : Les mineurs mandatés
Type 3 : Les mineurs exploités
Type 4 : Les mineurs fugueurs
Type 5 : Les mineurs errants
III- La typologie de 2012 : de 5 à 7 types
IV- Des figures singulières et leurs enjeux éducatifs
Type 1 : Le mineur exilé : une figure plus sociétale que politique
Type 2 : Les figures du mineur mandaté : le travailleur, l’étudiant, l’initié
Type 3 : Le mineur-exploité : une figure plus féminine
Type 4 : Le mineur-fugueur et ses figures : le primo-fugueur, le fugueur-réitérant
Type 5 : Le mineur-errant et ses figures : le mineur-dans la rue, le mineur-de la rue
Type 6 : Les figures du mineur-rejoignant : l’envoyé, le confié, le successeur
Type 7 : Le mineur-aspirant : une figure contemporaine
Synthèse disponible en PDF :
- Des typologies pour faire connaissance avec les mineurs isoles étrangers et mieux les accompagner - Angélina ETIEMBLE et Omar ZANNA
- ANNEXE : "Les phases d’accueil-évaluation et d’admission-orientation des jeunes isolés. Questions, réponses et enjeux pour l’accompagnement socio-éducatif"
Présentation :
Au regard des nationalités et « traditions » migratoires, un ou deux types de mineurs isolés tendent à s’imposer dans les différents territoires, interrogeant les modalités d’accueil en fonction des singularités des uns et des autres. L’étude de 2012 met en exergue les questions, les réponses et les enjeux des phases d’accueil-évaluation et d’admission-orientation des MIE.
Plan :
I- La phase d’accueil-évaluation et ses enjeux
Logique de « guichet unique » et durée de l’évaluation en question
Variations dans la méthodologie de l’évaluation
II- Le pari de l’autonomie au coeur de la prise en charge éducative des MIE
III- Histoire du jeune et lien familial : point aveugle de l’accompagnement éducatif
Annexe disponible en PDF :