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Où iront les migrants évacués des campements parisiens ?

Publié le jeudi 3 novembre 2016 , mis à jour le jeudi 3 novembre 2016

Source  : www.franceinter.fr

Auteur  : Camille Magnard

Date : 3 novembre 2016

« Les derniers mineurs de Calais ont été envoyés vers des CAO spécifiques, et l’Etat doit à présent trouver des places pour les milliers de migrants des campements du nord de Paris.

"Mettre à l’abri" les migrants : le terme fait florès depuis un an et demi, et les 30 opérations d’évacuations de campements de migrants à Paris déjà menées. Dans la réalité des faits, ces opérations encadrées par les forces de l’ordre n’ont jamais empêché les réfugiés de revenir, toujours plus nombreux, après quelques jours dans des centres d’hébergement. A Calais, le démantèlement de la jungle a pu se faire grâce à l’ouverture à travers la France de 450 CAO, centres d’accueil et d’orientation, qui offrent un total de 12 000 places disponibles pour au maximum trois mois. Le temps de "faire le tri" entre les migrants qui pourront déposer un dossier de demande d’asile, et ceux qui devront être expulsés vers le pays qu’ils avaient fuit.

Des CAOMIs pour les mineurs

A Calais, l’urgence, c’était de trouver des hébergements et des accompagnements pour les 1618 mineurs étrangers isolés logés dans des conteneurs aux abords de la jungle, dont les derniers ont été acheminés ce mercredi soir vers des CAOMIs, centres d’accueil et d’orientation dédiés spécifiquement aux mineurs isolés qui ont été créés pour l’occasion, dans les départements comme les Côtes-d’Armor, la Gironde ou le Loiret. Cette mise à l’abri des mineurs est une obligation pour l’Etat, elle se fait sans contrainte de rester et permettre aux jeunes de se poser, et de préparer un éventuel rapprochement familial avec leurs proches en Grande-Bretagne. Selon le ministère de l’Intérieur, les mineurs partis de Calais sont accompagnés par des Britanniques chargés de leur expliquer qu’ils allaient examiner les dossiers.

Plusieurs centaines d’entre eux ont déjà pu rejoindre la Grande-Bretagne pour y retrouver de membres de leur famille.

3000 personnes à Stalingrad

L’autre urgence, désormais, c’est de trouver des places pour « mettre à l’abri » les milliers de migrants qui campent depuis des semaines dans le quartier Stalingrad, dans le nord de Paris, d’où ils sont régulièrement délogés par la police mais se réinstallent instantanément. Manuel Valls a assuré que ces campements parisiens seraient "traités" dans le courant de la semaine.

Mais ces campements de fortune n’ont cessé de grossir depuis le démantèlement de Calais, même si les transfuges de la jungle y sont minoritaires. Les associations qui interviennent auprès des réfugiés de Stalingrad estiment désormais leur nombre à au moins 3000.

Au ministère de l’Intérieur, on assure qu’il reste suffisamment de places en CAO pour les prendre en charge dans de bonnes conditions. La Préfecture d’Île-de-France étudie aussi la possibilité de réquisitionner ponctuellement des gymnases municipaux. La mairie de Paris a proposé d’y loger temporairement 200 personnes, quand la Préfecture en espérait quatre fois plus.

Le centre d’hébergement d’urgence de la Ville de Paris, dont l’ouverture a été repoussée, ne sera pas concerné par le démantèlement de Stalingrad. Il prendra le relais, à terme, pour offrir quelques jours à l’abri aux 50 à 80 nouveaux migrants qui arrivent chaque jour dans la capitale. »

REPORTAGE à Calais où le mercredi 3 novembre partaient les bus emmenant les derniers mineurs de la jungle accessible ici

Voir en ligne : https://www.franceinter.fr/societe/...


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