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Save the Children - Piccoli schiavi invisibili

Rapporto 2018 sui minori vittime di tratta e sfruttamento in Italia

Publié le lundi 27 août 2018 , mis à jour le lundi 27 août 2018

Source : Save the Children

Date : Juin 2018

Traduction : Petits esclaves invisibles - Rapport 2018 sur les mineurs victimes de traite et d’exploitation en Italie

Extraits traduits :

« La plaque tournante du nord-ouest : Vintimille

Parmi toutes les zones italiennes où Save the Children est intervenu durant la dernière année, la frontière nord, et en particulier au niveau de Vintimille, principale route d’accès vers la France apparaît comme le point central le plus critique.

A ce niveau, en 2017, la migration des enfants non accompagnés "en transit" est devenu un phénomène chronique qui s’est progressivement accentué au cours des premiers mois de 2018.

Selon les estimations des acteurs opérant parmi le réseau d’accueil en ville, il y aurait plus de 500 mineurs migrants en transit.

Les données publiées par les Caritas diocésaines de Vintimille et de Sanremo révèlent qu’au cours des 15 premiers jours de janvier 2018, plus de 600 migrants en transit ont été enregistrés : 52% venaient d’Erythrée, dont 10% de femmes. 31% d’entre eux étaient des mineurs, et 7 d’entre eux étaient âgés de 10 ans.

Au mois de mars, 757 migrants sont passés par le centre, enregistrant une diminution de 51% par rapport au mois de février, où 1 526 migrants en transit étaient recensés. Plus de la moitié étaient érythréens (55%) ; suivis par les Soudanais (15%), les Nigérians (6%) et les Guinéens (3%). La prévalence claire est représentée par les hommes et les garçons (90%) âgés de 18 à 25 ans (51%). Cependant, il a été détectée une forte présence de mineurs, à savoir 22%.

(...) La majorité des mineurs étrangers non accompagnés soutenus par Save the Children à Vintimille ont clairement exprimé leur volonté de ne pas vouloir intégrer le circuit institutionnel de prise en charge en Italie et vouloir continuer leur périple à l’étranger.
(...)
La présence de mineurs migrants dans les structures d’accueil locales est très faible. L’inadaptation du système d’accueil des mineurs noté dans la ville de Vintimille pousse ces derniers à fuir ou éviter les structures de prise en charge.
A Vintimille, il n’existe qu’une seule structure pouvant accueillir 12 mineurs, au sein d’un centre pour adultes, pour une période n’excédant pas 7 jours.

(...) En l’absence d’un centre de transit qui leur serait dédié, les mineurs migrants dorment depuis des mois le long de la rive de la rivière Roja et sous le pont ferroviaire.
Ce sont des zones extrêmement dégradées où les mineurs ont vécu des mois dans des logements de fortune construits avec des matériaux récupérés ci et là, en utilisant l’eau de la rivière pour se laver ou boire.

Plusieurs organisations, y compris Intersos, ont déclaré que beaucoup de filles, surtout de la corne de l’Afrique, se prostituent le long de la rivière également pour gagner l’argent nécessaire afin de financer la traversée de la frontière.

(...)

La dégradation des conditions aux alentours de la rivière Roja a conduit la municipalité à prendre en avril 2018 une ordonnance d’expulsion du campement pour raisons sanitaires.

Dès lors, les opérateurs de Save the Children ont repéré de nombreux mineurs qui sont restés sur place mais se sont déplacés près du cimetière de Vintimille où des dizaines d’entre eux dorment par terre dans des conditions dégradantes et dangereuses.

Chiffres de février 2018 : 1542 migrants en transit, dont 25% de mineurs.

(...)

Le renforcement des contrôles aux frontières opérés par la France liés à l’état d’urgence décrété après les attentats a allongé les délais d’attente des mineurs qui s’arrêtent dans la ville frontalière et multiplient les tentatives souvent mortelles de traversée, dans des conditions de danger extrême.
Les manières de traverser la frontière sont différentes. Parmi celles utilisées le plus fréquemment, on retrouve la traversée à pied, celle à bord du train (assis, essayant de passer inaperçu ou enfermé dans les toilettes, ou pire, dans les chambres des groupes électrogènes) ou à l’intérieur des voitures et des camions.

Un réseau dense de passeurs organise le voyage en voiture d’Italie en France, moyennant paiement d’une somme d’argent entre 50 et 150 €.
Les mineurs ne pouvant payer cette somme risque leur vie en essayant de franchir la frontière à pied. Est malheureusement célèbre le "pas de la mort", un chemin de qui permet, avoir passé les collines, d’arriver à Menton, première ville française. Ce chemin fonce dans deux directions : le premier procède parallèlement à la route, tandis que le la seconde suit les voies ferrées jusqu’à la France. Pour ceux qui essaient de traverser la frontière à pied en traversant les chemins en amont en suivant les voies de la ligne de chemin de fer risquent le plus souvent des contusions, des fractures et dans des cas plus tragiques la mort. En décembre 2017 et janvier 2018, deux accidents mortels sont survenus.

Pour ceux qui essaient d’atteindre la France par le train, le résultat est le refoulement. Amnesty International, Médecins sans frontières, Caritas, La Cimade, Médicins du Monde ont documenté des rejets systématiques d’enfants illégaux à la frontière française à la gare de Menton Garavan. "Selon la police ferroviaire des Alpes Maritimes, à partir de janvier 2017, 43 000 migrants ont été arrêtés dans la région et 97% d’entre eux ont été renvoyés en Italie ".

Les mineurs qui ont été en contact avec Save the Children ont rapporté qu’à la gare de Menton Garavan se trouvent systématiquement des agents de la police française
dont la tâche est d’inspecter les trains en transit depuis l’Italie. Quand la police détecte des mineurs non accompagnés à bord du train, en l’absence tout interprète
ou médiateur, les mineurs reçoivent un document intitulé "Refus d’entrée", avec lequel ils sont obligés de retourner en train en Italie. Ce document de "Refus" d’Entree "prouve le rejet des mineurs mis en oeuvre par les autorités françaises en violation des garanties prévues pour les mineurs par les dispositions du droit international et du droit européen.

En janvier 2018, une ordonnance du tribunal administratif de Nice a reconnu pour la première fois cette pratique illégale. Toutefois, ASGI souligne, "après les décisions du tribunal de Nice, nous avons observé l’introduction par la police française d’une nouvelle pratique tendant à identifier comme majeures les personnes se déclarant mineurs et identifiées comme mineurs en Italie.

Ce « Refus d’entrée » ne suffit pas à dissuader les mineurs de traverser la frontière. Ils essaient de traverser la frontière plusieurs fois, parfois des dizaines de tentatives, dont certaines mortelles.

L’année dernière, afin de faire retomber la pression exercée au niveau des zones frontalières, a été mis en place une pratique de transfert de migrants de Vintimille vers les centres du sud de l’Italie, et récemment au point chaud de Crotone.

(...) »

Rapport disponible en version intégrale - en italien- ci-dessous :

Save_children_Italie_TEH_mineurs2018

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