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Bordeaux : huit mineurs étrangers à la rue trouvent un hébergement provisoire

Publié le vendredi 22 février 2019 , mis à jour le vendredi 22 février 2019

Source : France Bleu

Date : 21 février 2019

Auteure : Fanny Ohier

Extraits :

«  Huit mineurs étrangers à la rue depuis des mois seront hébergés pendant quelques jours sur décision de l’Aide Sociale à l’Enfance. Ce jeudi matin, une quarantaine de militants se sont rassemblés afin de demander leur placement en foyer et ont obtenu gain de cause. Une solution cependant temporaire.

Huit mineurs étrangers, à la rue depuis le début de l’hiver, dormiront au chaud ce soir ! Une quarantaine de personnes se sont rassemblées à onze heures ce matin, protestant contre le manque d’action du département, qui n’héberge pas ces huit jeunes alors qu’il en a l’obligation. Le collectif de soutien Mineurs Isolés Étrangers (MIE) a finalement été reçu vers midi par la direction de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), le service du conseil départemental qui gère les hébergements. Il a obtenu le placement des huit jeunes en foyer dès ce soir et jusqu’à lundi. Une régularisation de la situation, en soi, qui n’est que temporaire. (...)

Vivre dans la rue, une situation lourde de conséquences pour ces jeunes selon Martine Descoubes, membre de la Cimade et du collectif. "Ils vivent en squat ou dans la rue. Donc ils vivent dans des conditions difficiles, ils dorment mal. Leur santé se dégrade. On les voit arriver tous les jours de plus en plus fatigués. On en a envoyés deux à l’hôpital, pour se faire soigner."

Autre conséquence, les jeunes ne peuvent pas être scolarisés. "Pas d’hébergement, c’est pas de repas réguliers, pas de suivi éducatif," continue Martine Descoubes. "Ils attendent la prise en charge de l’ASE pour être scolarisés. Surtout, s’ils n’ont pas de formation qualifiante avant leur titre de séjour, ils n’y auront pas droit une fois majeurs." (...)

C’est ce qu’a affirmé la directrice adjointe de l’Aide Sociale à l’Enfance Evelyne Périer, suite à son entrevue avec le collectif. Elle explique que le dispositif d’accueil est saturé. "On recherche des places constamment. Donc là, on a appelé des opérateurs pour qu’ils trouvent des places dans l’urgence." (...)

Ibrahima a 17 ans, il vient de Guinée également. "Tout le monde est malade et moi aussi". Pour se nourrir, il se rend au Restos du cœur et depuis que le collectif se mobilise devant les locaux de l’ASE, ils ont le droit à deux tickets restaurant au lieu d’un auparavant, les jours de semaine. (...)

A 16 ans, Mohamed est parti de Guinée, il a traversé la Méditerranée dans un canot pneumatique jusqu’à arriver en France en juin dernier. Depuis neuf mois, il dort dehors. (...)

"Moi, depuis le mois de décembre, ce sont ces habits que je porte parce que sans eau chaude, on ne peut pas les laver souvent," dit-il en désignant son pantalon de jogging et son sweat-shirt.

La scolarité est payante en Guinée et inaccessible pour Mohamed. C’est pour ça qu’il est venu en France. Sans hébergement, pas de scolarité, sans scolarité, pas de titre de séjour une fois la majorité atteinte.

"On est dans un squat, on n’a pas d’eau chaude", confie Mohamed. "Je dors mal, il fait froid."

Grâce à cette décision, au moins, pendant quelques jours, Mohamed et ses camarades dormiront loin des squats où ils ont du mal à fermer l’œil et iront se reposer au chaud, dans un lit.  »

Voir en ligne : https://www.francebleu.fr/infos/eco...


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