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En Grèce, « le seuil de gravité requis n’a pas été atteint »

Publié le vendredi 3 janvier 2020 , mis à jour le vendredi 3 janvier 2020

Source : Le Gisti, Plein droit 2019/4 (n° 123), pages 1 à 2

Date : décembre 2019

Extraits :

« L’arme du droit s’apparente trop souvent à un couteau émoussé qu’il est tentant de remiser au rayon des outils obsolètes. Ainsi, dans une récente décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), peut-on lire : « Le seuil de gravité requis pour que cette détention soit qualifiée de traitement inhumain ou dégradant n’avait pas été atteint ». Une telle décision conduit une nouvelle fois à s’interroger sur la possibilité effective de protéger les droits des plus fragiles des migrant·es : plus de trois ans après avoir été saisis, c’est en effet une fin de non-recevoir que les juges de la Cour de Strasbourg ont adressée aux 51 personnes de nationalités afghane, syrienne et palestinienne – parmi lesquelles de nombreux mineurs –, maintenues de force dans une situation de détresse extrême dans le hotspot de Chios, en Grèce.

Les hotspots, ces centres de triage et de rétention situés dans les îles de la mer Égée, présentés par la Commission européenne comme « la solution » à la « crise migratoire » de 2015 sont pourtant inlassablement dénoncés, depuis leur ouverture en 2016, par le HCR et de nombreuses ONG comme des camps ne respectant pas les normes internationales minimales en matière d’hébergement des réfugiés. (...)

Appelée à se prononcer sur cette situation, la Cour a pourtant choisi d’écarter les éléments précisément documentés qui lui étaient fournis à l’appui de la plainte, tels que l’insuffisance et le caractère inadapté de la nourriture, les conditions matérielles parfois très dangereuses (tentes mal fixées, serpents, chaleur, promiscuité, etc.), les grandes difficultés d’accès aux soins, l’absence de prise en charge des personnes les plus vulnérables – femmes enceintes, enfants en bas âge, mineurs isolés –, aggravées par le contexte de privation de liberté qui caractérise la situation dans les hotspots, mais aussi par l’arbitraire administratif, particulièrement anxiogène du fait de la menace permanente d’un renvoi vers la Turquie (...) »

Voir en ligne : https://www.gisti.org/spip.php?arti...


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