Accueil > Actualités MIE > Mineurs isolés étrangers. Un « anti » conte de Noël à Guilers
Publié le 4-01-2016
Source : http://www.letelegramme.fr
Auteur : Steven Le Roy
« Stupeur, hier, aux abords du foyer d’urgence de Guilers, près de Brest, lorsque le conseil départemental a pris l’initiative de transférer trois jeunes gens de 15 ans, mineurs étrangers venus d’Afrique et isolés de toute famille, dans un hôtel du centre-ville brestois. Immédiatement alertés, deux enseignants du collège de Guilers, de Croas-Ar-Pennoc, Stéphane Frouin et Martine Fourn, se sont indignés ouvertement des méthodes adoptées à l’avant-veille de Noël. Ils expliquent que les jeunes gens n’ont pas été alertés de leur expulsion qui serait due à un manque de places dans de telles structures. Ce que confirme le conseil départemental : « Les places en foyer d’urgence n’ont pas vocation à être occupées par des mineurs isolés étrangers (MIE)... Et à l’approche de ce week-end spécial, il a semblé à nos cadres qu’il fallait faire de la place pour répondre à l’urgence ».
Plus d’accompagnement éducatif
Une réponse qui ne satisfait pas les deux enseignants. Ils avancent encore que sur les trois mineurs logés à Brest, un ne parle pas français du tout et un deuxième le comprend à peine. « Ils étaient prostrés à l’heure du départ. L’un d’eux, qui est en classe depuis un mois avec nous est un élève très volontaire. Il s’intègre bien et a même disputé son premier match de foot le week-end passé ». Ils ont alerté la mairie de Guilers et rédigent une lettre ouverte au conseil départemental. « Ces jeunes ont besoin d’une assistance éducative, d’un accompagnement. Désormais, ils auront trois repas et un toit mais rien de plus. C’est un désastre ».
Le Finistère en surchauffe
De son côté le conseil départemental oppose la grande problématique des MIE. « Nous avons 105 places gérées par des associations, souvent dans des colocations. Nous rappelons que certains départements n’en ont aucune. Actuellement, nous accueillons plus de 150 mineurs, dont certains qui sont en attente du certificat de minorité. Le problème est complexe et mérite d’être placé dans un contexte plus général ». En attendant, les trois jeunes passeront leur Noël et sans doute leur 1er de l’An dans cet hôtel... »
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