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Beauvais : la scolarité de lycéens étrangers en péril

Publié le 4-01-2016

Source : http://www.leparisien.fr

Auteur : Simon Gourru

« Ali vit dans l’angoisse. La scolarité de ce jeune Pakistanais de 18 ans, élève au lycée Jean-Baptiste-Corot de Beauvais, ne tient plus qu’à un fil. Faute d’argent, le contrat « Jeune majeur » qui le lie à l’établissement ne sera probablement pas renouvelé. Dès lors, le lycéen pourrait se retrouver à la rue.

Comme lui, 60 jeunes étrangers, entre 16 et 18 ans, sont accueillis dans le lycée afin d’apprendre le français et travailler sur un projet professionnel. Ils sont pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), durant leur minorité, pour le logement, la scolarité et la nourriture. Ces jeunes avaient jusqu’alors la possibilité de poursuivre leur formation jusqu’à leurs 21 ans, par le biais d’un contrat « Jeune majeur ». Problème : depuis peu, l’ASE envisagerait de ne plus signer ce type de contrat, stoppant net certains jeunes en plein milieu de leur formation.

C’est le cas de Junior, élève en maçonnerie. Entre le 7 et le 16 décembre, il s’est retrouvé à la rue avant d’être pris en charge par le Samu social. Et comme lui, quatre élèves sur les 60 que compte ce programme sont dans l’incertitude. Une situation qui révolte l’équipe enseignante. Camille Cagé, professeure en Compétences plus FLS (français langue seconde), s’interroge sur l’origine de ces arrêts de contrat : « A part d’éventuelles mesures budgétaires, nous n’avons pas d’explications. C’est comme si tout notre travail tombait à l’eau. »

Du côté du conseil départemental, dont dépend l’ASE — le département y consacre 10 M€ par an, répartis entre diverses actions dont ces contrats « Jeune majeur » — on explique adapter les budgets. « On doit se recentrer sur notre cœur de métier qui reste la protection de l’enfance en danger », rappelle Edouard Courtial, le président (LR). Autrement dit, la formation attendra. Un luxe que des élèves, comme Abdoulaye, 18 ans, ne peuvent pas se permettre. « J’ai les capacités pour aller jusqu’au bac », regrette-t-il. Le jeune homme risque pourtant de ne pas voir ses efforts récompensés, au grand dam de son professeur d’arts plastiques, Vincent Garnier. « C’est un élève exemplaire à tout point de vue, soutient-il. Lors des derniers conseils de classe, seuls quatre élèves ont reçu les félicitations. Tous étaient issus de ce cursus. » »

Voir en ligne : http://www.leparisien.fr/oise-60/be...