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Démantèlement de la « jungle » de Calais : l’arrêté d’expulsion en suspens

Publié le 24-02-2016

Source : http://m.lavoixdunord.fr

Auteur : Jean-Philippe DELATTRE AVEC T.B

« Le tribunal administratif de Lille devait se prononcer mardi sur l’arrêté pris par la préfecture du Pas-de-Calais, qui oblige les migrants à quitter avant mardi 20 h la moitié sud de la « jungle ». Aucune décision n’a toutefois été rendue au terme de l’audience, et l’expulsion a donc été repoussée. La justice administrative avait été saisie en référé vendredi par plusieurs associations d’aide aux migrants, qui entendaient ainsi réclamer le report du démantèlement programmé de la « jungle ».

La justice administrative de Lille ne s’est pas prononcée ce mardi sur l’arrêté pris par la préfecture du Pas-de-Calais, qui oblige toute personne présente dans la moitié sud de la « jungle » de Calais à quitter les lieux. La décision du tribunal devrait être rendue « dans les prochains jours ou les prochaines semaines ».

L’ultimatum fixé par la préfecture du Pas-de-Calais qui expirait mardi à 20 h est donc suspendu, et l’évacuation des lieux repoussée.

Dans l’attente de la décision du tribunal administratif, la préfecture a expliqué qu’elle allait renforcer les maraudes sociales auprès des migrants pour les inciter à rejoindre le camp d’accueil provisoire installé à Calais ou un centre d’accueil et d’orientation dans un autre département.

Plusieurs associations, dont L’Auberge des migrants, Help Refugees, Utopia 56 et Médecins du monde, soutenues entre autres par Emmaüs ou le Secours catholique, avaient saisi le tribunal administratif de Lille vendredi . Elles demandaient le report du démantèlement de la moitié sud de la « jungle », programmé à partir de cette semaine.

Les associations remettent notamment en cause les capacités du centre d’accueil provisoire (CAP) de Calais et des centres d’accueil et d’orientation installés à travers la en France. Un dispositif qui ne constituerait pas « une solution satisfaisante » et dont la gestion serait « aléatoire ».

Au cours de l’audience de mardi, les avocats des associations ont notamment souligné que la « jungle » était un camp « toléré par l’État », et ont rappelé que le Défenseur des droits avait estimé en juin 2015 que les migrants n’en seraient pas expulsés.

Ils ont par ailleurs repris les chiffres avancés par les associations concernant le nombre de migrants présents dans le camp, selon elles bien plus importants que ceux établis par l’État .

De son côté, la préfecture a insisté sur ce qu’elle préfère appeler « un déplacement et non une évacuation », vers des conditions de vie « plus dignes », en précisant que lieux de culte, écoles, bibliothèques et théâtre de la « jungle » seraient conservés.

Le cas des mineurs isolés dans la « jungle » a fait l’objet d’un dossier distinct. La préfecture a expliqué que leur prise en charge manquait d’efficacité car les plus grands ne sont pas obligés de l’accepter, et que les plus jeunes étaient tentés par la fugue.

Le contexte : la guerre des chiffres

Les associations de soutiens œuvrant dans la « jungle » de Calais contestent le nombre de migrants recensés par l’État dans la partie concernée par le démantèlement. Pour les bénévoles, ils seraient plus de 3 450, contre 1 000 annoncés par la préfecture. En cas de démantèlement, les associations craignent alors que les centres d’accueil de l’État soient en « sous-capacité ». Dimanche, lors d’une conférence de presse , la préfète du Pas-de-Calais, entourée d’élus locaux, a contesté ces arguments et a rappelé les chiffres du dispositif mis en place : le centre d’accueil provisoire (CAP) installé à l’entrée de la « jungle » a déjà accueilli 995 migrants depuis son ouverture le 11 janvier 2016 et a une capacité d’accueil de 1 500 places. Le dispositif de centres d’accueil et d’orientation aurait pour sa part permis d’éloigner de Calais près de 2 600 migrants. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve , a rappelé dimanche que le déplacement des migrants de la « jungle » se ferait de manière progressive. »

Voir en ligne : http://m.lavoixdunord.fr/region/dem...