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Marseille : les migrants mineurs sont-ils abandonnés ?

Publié le 25-02-2016

Source : www.laprovence.com

Auteur : Sophie Manelli

« Ils seraient environ 500 dans le département. Les associations dénoncent"un défaut de prise en charge", que réfute le Conseil départemental.

Ismaël a 16 ans, il est arrivé en septembre dernier à Marseille, via l’Italie, sans famille, sans bagages, sans papiers, après avoir quitté son pays natal, la Côte d’Ivoire. Son rêve ? S’installer en France et y trouver du travail. Mais pour l’heure, Ismaël est à la rue, en attente d’une place en foyer, d’une inscription à l’école, d’un accompagnement pour effectuer les démarches afin d’obtenir un titre de séjour, "autant de droits que prévoit la loi française qui n’est pas respectée dans les Bouches-du-Rhône", dénonce le collectif Soutien Migrants 13 qui a manifesté hier devant les services départementaux à Marseille.

Ismaël et "des dizaines d’autres mineurs étrangers isolés" arrivant d’Afghanistan, du Pakistan, d’Afrique de l’ouest, du Soudan, seraient "laissés à l’abandon" par le Conseil départemental, compétent en matière d’aide sociale à l’enfance. "Faute de place dans des foyers, beaucoup dorment dans la rue. L’Addap 13, association missionnée pour les prendre en charge, se contente d’un accueil de joura minima, limité à quelques-uns d’entre eux, qui ne répond même pas à leurs besoins vitaux : alimentation, santé, logement", accusent Marie et Clémentine, membres du collectif.

Selon la loi, ils doivent être pris en charge

Selon la loi, ces mineurs, qui seraient environ 500 dans le département, doivent être pris en charge dès leur signalement sur le territoire, afin d’obtenir du juge un placement en foyer. "En fait, la plupart ne sont pas reçus, ils ne parviennent pas à entrer dans le dispositif, comme si l’on voulait laisser traîner la situation jusqu’à leur majorité, afin de permettre leur expulsion du territoire", avance le collectif.

Celui-ci met en cause "l’absence de moyens votés par les élus du Conseil départemental et sous la précédente majorité, par le Conseil général", qui place ces enfants dans des situations dramatiques et violentes. "La France est régulièrement condamnée au niveau international pour ces défauts de prise en charge."

Établir la minorité

Contacté hier, le Conseil départemental assure que "450 migrants isolés étrangers ont été pris en charge en 2015""un dispositif dédié, doté de 60 places supplémentaires ces deux dernières années""sollicite un accueil inconditionnel des migrants se disant mineurs dans le dispositif de protection de l’enfance, mais n’en ayant pas les caractéristiques et ne disposant pas de papiers d’identité".

Ces migrants se présentent à l’accueil de jour de l’Addap 13, où ils sont reçus par des éducateurs. Le service spécialisé de l’Addap "Saamena" effectue une pré-évaluation de la situation des jeunes, sachant qu’ensuite une mesure judiciaire de protection au titre de l’aide sociale à l’enfance est conditionnée par la réalité de la minorité, l’absence de famille et la notion réelle de danger. Des tests osseux et dentaires sont notamment pratiqués pour évaluer l’âge réel."le Saamena saisit nos services afin qu’une mesure de protection intervienne""va évoluer au regard de la mise à l’abri, avec un temps limité d’hébergement destiné à une évaluation fine de la situation de jeune" »

Voir en ligne : http://www.laprovence.com/article/a...