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Construire un avenir pour les jeunes migrants

Publié le 23-03-2016

Source : www.lanouvellerepublique.fr

Auteur : Propos recueillis par Patricia Lange

« Depuis plus de quatre ans, avec succès, le CFA Ville de Tours prépare des jeunes migrants, au CAP cuisine.

Ce n’est plus un épiphénomène comme c’était le cas, il y a cinq ans en arrière. Aujourd’hui, et depuis quatre ans, et de manière exponentielle, le CFA Ville de Tours accueille de plus en plus de jeunes migrants qui ont signé des contrats d’apprentissage. Marie-Jo Bodin, directrice de l’établissement, a accepté de commenter la situation.

D’où sont originaires ces jeunes et dans quelle filière les formez-vous ?

Marie-Jo Bodin. « En préambule, il faut dire que ce sont de jeunes mineurs entre 16 et 17 ans, en situation régulière, et qui ont signé des contrats d’apprentissage avec des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Ils sont originaires du Bangladesh, de la Guinée, du Kurdistan, du Pakistan, du Mali. Depuis quelque temps, nous accueillons également de nombreux jeunes d’Europe de l’Est. En fait aujourd’hui, ces jeunes représentent la moitié des effectifs de la première année de CAP cuisine.

Avec la barrière de la langue, les équipes du CFA ont-elles dû s’adapter ?

Forcément, en allant au-delà de leurs missions. Je salue le travail d’Emmanuel Rocher, formateur en lettres et en histoire, coordinateur responsable de ces jeunes, et celui de toute l’équipe du centre de ressources. Les équipes aménagent des temps pour accompagner ces jeunes dans leurs démarches à tous les niveaux. L’axe de notre établissement, défini par le conseil régional, est l’égalité des chances et nous l’appliquons au mieux.

Quel est le taux de réussite de ces jeunes au CAP ?

Ce sont des jeunes qui travaillent énormément, car les métiers en restauration sont exigeants. Ils ne peuvent pas, en plus de leurs parcours, ajouter celui de l’apprentissage du français. Ce qui bien évidemment les pénalise à l’écrit. Il y a une réussite au CAP de la moitié des effectifs. L’examen, on ne leur en fait pas cadeau. Si les consignes pouvaient reformuler à l’écrit, avec un système d’interprète par exemple, il est évident qu’il y aurait un taux de réussite supérieur. Ce frein de la langue, surtout à l’écrit, les empêche d’accéder au nouveau supérieur. Pour eux le brevet professionnel, c’est mission impossible.

Cette particularité d’accueil du CFA Ville de Tours fait-elle école ?

Il y a de la place, l’accueil est possible. Nous sommes un CFA très européen, mais aujourd’hui très mondial, nous cultivons en tout cas l’interculturalité. Notre savoir-faire est devenu une référence dans la région Centre et nous sommes sollicités pour des conseils par d’autres établissements. »

Voir en ligne : http://www.lanouvellerepublique.fr/...