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Dans le nord Cotentin, des familles bénévoles accueillent des mineurs réfugiés

Publié le 18-04-2016

Source : www.francebleu.fr
Auteur : Clémentine Vergnaud

« Dans le nord Cotentin, un collectif d’une soixantaine de personnes apporte son aide aux associations qui soutiennent les migrants. Ce groupe informel se mobilise aussi pour accueillir les mineurs réfugiés dans la Manche. L’objectif : les aider à s’insérer dans la vie sociale.

Depuis octobre 2015, un collectif d’une soixantaine de personnes apporte son aide aux associations qui soutiennent les migrants, comme Itinérance ou le Collectif de lutte contre le racisme et les idées d’extrême-droite. Il tente d’organiser des événements pour récolter des fonds ou de donner de leur temps pour les migrants. Certains proposent aussi un accueil aux mineurs réfugiés, le weekend ou pendant les vacances. Une initiative informelle et bénévole.

Myriam Roudevitch, par exemple, accueille deux pakistanais de 17 ans. Au programme : courses, balades, cuisine... Un cadre familial qui rassure les deux jeunes selon cette Virandevillaise : "Ils commencent à parler un peu plus d’eux. Ils m’ont dit que ce sont leurs parents qui leur ont dit de venir ici. Ils ne pouvaient pas aller à l’école parce que les talibans attaquent les bus, les écoles, les enfants dans la rue."

" C’est ma famille en fait puisque je suis tout seul en France ! "

Il y a cinq ans, le jeune qui intègre une famille française, c’était Laity Bett Cham. Ce Sierra-Léonais arrive en France à 17 ans et demi. Pendant près d’un an, il est accueilli par deux familles de Virandeville. Un soutien important pour lui. "Quand je suis arrivé en France, je ne parlais pas du tout français. J’ai discuté avec les jeunes de la famille, on faisait tout ensemble ! Ca m’a aidé pour comprendre le français, pour connaître la culture aussi. C’est ma famille en fait ici, puisque je suis tout seul en France !" Aujourd’hui, il garde des liens très forts avec les deux familles qui l’ont accueilli. "C’est mon petiot, raconte Nathalie Ancelin, une de ses mamans d’adoption. Quand je le croise, il m’embrasse, il me raconte ce qui se passe dans sa vie, sa formation, ses petites chéries... Ça se passe bien pour lui !"

Dans la Manche, les mineurs réfugiés sont entre 85 et 120. Mais avec les récents événements en Syrie et la fermeture de la jungle de Calais, ils sont de plus en plus nombreux à venir dans le département. Ces jeunes sont pris en charge par le Conseil départemental via l’aide sociale à l’enfance. Il y a quelques années, ils étaient logés en foyer social. Mais depuis 18 mois, ils sont majoritairement placés dans des hôtels ou des foyers de jeunes travailleurs. "C’est une catastrophe", déplore Jean-Luc Beurton. Cet éducateur fait le lien entre les mineurs et les familles. "C’est un quotidien difficile pour ceux qui sont à l’hôtel. Ça veut dire être seul dans la chambre ou avec un autre jeune, qui ne parle pas forcément la même langue. Ça veut dire aller manger au foyer des jeunes travailleurs le midi et le soir mais avec un dernier bus qui repart du FJT à 20h. Donc ils ont une vie sociale très faible. A toutes les souffrances qu’ils ont vécu, on rajoute de la maltraitance." »

Voir en ligne : https://www.francebleu.fr/infos/eco...