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Une chaîne humaine, au Havre, pour dénoncer des expulsions de mineurs

Publié le 4-05-2016

Source : www.normandie-actu.fr
Auteur : Elodie Armand

« Mardi 3 mai 2016, au Havre, à 17h30, une chaîne humaine va relier le lycée Porte-Océane au collège Raoul-Dufy pour dénoncer la menace d’expulsion qui pèse sur deux élèves.

Mardi 3 mai 2016, à 17h30, une chaîne humaine doit couvrir les 400 mètres qui séparent le lycée Porte-Océane et le collège Raoul-Dufy, situés au Havre (Seine-Maritime). Réseau éducation sans frontières (RESF) et l’Association havraise de solidarité avec tous les immigrés (AHSETI) veulent dénoncer de « façon emblématique » les exigences administratives toujours plus lourdes des autorités dans le contrôle des situations des réfugiés. Comme symbole, ils se tiendront par la main pour une lycéenne de 20 ans, originaire de Mongolie et menacée d’expulsion, en première scientifique au lycée Porte-Océane, et pour un collégien guinéen de 16 ans en troisième au collège Raoul-Dufy, mis à la rue.

Des tests osseux fréquents

" Ce sont deux cas emblématiques actuellement. Une jeune fille et sa famille à qui on a annoncé l’expulsion, et un mineur mis à la rue sous prétexte que des tests osseux l’identifient comme adulte. On fait face à un mélange d’absurdités pour certains cas ", se révolte Chantal Nguyen, représentante au CA de l’AHSETI et membre de RESEF, auprès de Normandie-actu.

À l’AHSETI, les bénévoles observent « un durcissement considérable » de la politique avec des demandes de papiers de plus en plus nombreuses. « L’Aide sociale à l’enfance (ASE) aide de moins en moins et contrôle de plus en plus. Les tests osseux deviennent fréquents et le nombre de mineurs dont la minorité est contestée augmente », note Chantal Nguyen.
C’est notamment le cas de ce jeune Guinéen scolarisé en troisième au collège Raoul-Dufy. Sur son acte de naissance, il a 16 ans. Des récents tests osseux ont indiqué qu’il en aurait 19. Le jeune homme, devenu soudainement majeur, s’est retrouvé sans toit au lendemain de l’annonce, le lundi 25 mars 2016. Depuis, il appelle le 115 chaque soir pour solliciter un hébergement. « Sur la base de tests dont la fiabilité est contestable, il se retrouve à la rue du jour au lendemain et son âge est contesté », s’emporte Chantal Nguyen. Le collégien a la possibilité d’interjeter appel de la décision auprès de la cour d’appel.

Une complexification des dossiers

Actuellement, l’AHSETI suit une centaine de familles et gère 400 dossiers par an. La quinzaine de bénévoles, dont le travail représente près de sept temps pleins, sont dépassés par la quantité de documentation qu’ils doivent dorénavant fournir. Cette complexité administrative « allonge considérablement la durée d’obtention des titres de séjours ».

" Sur les trois dernières semaines, on nous a renvoyé cinq dossiers en nous demandant des pièces complémentaires alors qu’il y a six mois, ces mêmes dossiers seraient passés ! ", s’exclame Chantal Nguyen.

À leur connaissance, depuis le début de l’année, 18 ordres de quitter le territoire français (OQTF) ont été adressés à des familles. La jeune lycéenne de Porte-Océane de 20 ans est également menacée par cette décision depuis le 16 avril. Elle pourrait être renvoyée en Mongolie avec ses parents, laissant au Havre deux petites sœurs mineures. Un recours sera produit auprès du tribunal administratif et du travail considérable est à prévoir pour les bénévoles. Avec cette chaîne humaine, ils espèrent obtenir de l’aide des citoyens. Et appeler à un peu plus de solidarité et de soutien sur le sort des réfugiés mineurs. »

Voir en ligne : http://www.normandie-actu.fr/une-ch...