Belgique - Trop de mineurs étrangers non accompagnés disparaissent en Europe

Source : RTBF

« Le phénomène n’est pas nouveau, mais il reste inquiétant : environ 10 000 MENA ou mineurs étrangers non-accompagnés ont disparu ces deux dernières années en Europe, soit un mineur sur neuf à peu près. Ces chiffres proviennent d’Europol (l’agence européenne de coordination policière) et correspondent aux mineurs connus par les autorités. Il y en a probablement plus.

L’Unicef a révélé également cette semaine comment ces mineurs étrangers non-accompagnés sont exploités et sont la cible des passeurs dans le nord de la France. Alors la question est : que deviennent-ils ?

Ces mineurs étrangers entament souvent seuls leur voyage. Durant ce périple, ils sont confrontés aux passeurs et au risque déjà de se voir embarqués dans des réseaux criminels. Arrivés en Europe, certains se signaleront aux autorités afin de bénéficier d’une prise en charge. D’autres tenteront de rejoindre leur famille et un pays bien précis quitte à fuguer des centres d’accueil. La plupart du temps, on perdra d’ailleurs leur trace.

Et puis, il y a les autres. Katia Fournier, coordinatrice à la plateforme Mineurs en Exil : "La question se pose par rapport aux jeunes qui ne savent pas et qui ont souvent aussi très peur des institutions. La question c’est : à quel point est-on proactif dans le fait d’informer les jeunes, mais aussi d’informer le citoyen et tous les autres services qui peuvent rencontrer ce type de jeunes. Et, bien entendu, il y a une partie de jeunes qui sont déjà malheureusement dans des réseaux où le réseau n’a aucun intérêt à signaler ces jeunes-là."

Embarqués dans des réseaux criminels

Pour ceux qui seront embarqués dans des réseaux criminels, les hypothèses quant à leur sort sont nombreuses : exploitation sexuelle, travail forcé, esclavage moderne. En Belgique, plus de 5000 mineurs étrangers non-accompagnés sont arrivés en 2015. Child Focus a pris en charge 66 cas de disparition. Ces cas correspondent à des signalements de la police ou des institutions dans lesquelles se trouvaient les mineurs mais ce chiffre est probablement bien en deçà du nombre réel des disparitions dans notre pays. »