Mineurs isolés étrangers : en Loire-Atlantique, onze jeunes accueillis par des familles volontaires

Source : 20 minutes

Auteur : Julie Urbach

« Le département expérimente l’« accueil solidaire » des jeunes mineurs isolés

Il dit avoir enfin retrouvé une « vraie vie de famille » après que ses parents ont été tués, en Guinée Conakry, le pays qui l’a vu naître. Boubacar, bientôt 16 ans, fait partie des nombreux mineurs isolés étrangers qui affluent en France et en Loire-Atlantique depuis plusieurs mois.
Dans le cadre d’un nouveau dispositif lancé par le département, il vit désormais sous le toit d’une famille nazairienne, qui s’est portée volontaire pour l’accueillir. « J’ai déjà trois enfants, donc un de plus, ça ne change pas grand-chose », explique humblement Hélène, cette maman également enseignante.

Expérimentation presque unique en France

Comme la sienne, 80 autres familles ont candidaté à cet « accueil solidaire », à l’initiative du département. La collectivité, qui a été plusieurs fois condamnée pour ne pas avoir rempli ses obligations de prise en charge de certains de ces jeunes cet été (le département en suit actuellement 418), a lancé cette expérimentation, presque unique en France, en septembre dernier. La convention officielle a été signée mercredi soir.

Onze jeunes âgés entre 15 et 16 ans, majoritairement originaires d’Afrique, en bénéficient déjà. « Il faut faire preuve d’innovation et de générosité dans la mesure où nos dispositifs ne sont plus suffisants pour faire face », justifie Philippe Grosvalet, président (PS) du département de Loire-Atlantique. « Ça ne va pas régler tout le problème mais l’addition des initiatives va y aider », continue-t-il, répondant aux critiques qui se sont déjà fait entendre.

Jeunes scolarisés

Reste que si le dispositif est marginal, il semble concluant pour ceux qui y participent. « Je progresse en Français, les gens sont gentils, et je fais des visites », sourit, hésitant, Waqar, 15 ans, qui a vécu « des moments difficiles » au Pakistan. « Il y a de la confiance, de l’échange entre nos cultures », assure Nelly, qui héberge le jeune homme depuis mi-mai chez elle, quartier Bellevue à Nantes. »