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Comment protéger les réfugiés mineurs de la radicalisation ?

Publié le 20-07-2016

Source : Courrier International

Auteur : Carolin Lohrenz

« L’homme qui a attaqué les passagers d’un train en Bavière le 18 juillet était un réfugié mineur entré en Allemagne non accompagné. Au lendemain du choc, la presse s’interroge sur les responsables de sa radicalisation et sur les limites de l’intégration.

Après le drame survenu dans un train en Bavière le 18 juillet, le profil de l’attaquant suscite une grande inquiétude. D’abord, parce que le mobile islamiste de son acte a été confirmé par les autorités et que rien ne laissait présager la radicalisation du jeune réfugié afghan. “C’était un modèle d’intégration”, note la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui rappelle que l’adolescent placé dans une famille d’accueil avait une place d’apprentissage en perspective et s’était investi dans le club de sport municipal, avant de se radicaliser en silence et à la vitesse grand V.

Mais si cette affaire inquiète, c’est aussi parce que les réfugiés mineurs non accompagnés sont très nombreux en Allemagne. Une population “qui nécessite une protection accrue et qui jouit d’une interdiction d’expulsion, explique le Handelsblatt. Mais à qui il manque, d’autre part, les repères familiaux qui pourraient les préserver de la criminalité et de la radicalisation politique.”

Qui assumera la tutelle des mineurs ?

En 2015, 14 400 demandes d’asile ont été enregistrées pour des mineurs voyageant seuls – soit 3 % du total des demandes, rapporte le quotidien économique – et 65 000 réfugiés mineurs sont déjà pris en charge par les municipalités. “L’Etat y met le prix : entre 3 000 et 5 000 euros par personne et par mois.” La Frankfurter Allgemeine Zeitung estime que “les services de la jeunesse ont prix en charge un travail d’Hercule. Reste à voir s’ils sont à la hauteur du défi.”

Concrètement, parmi les points qui posent problème dans l’accueil des réfugiés mineurs, le quotidien cite le temps qui s’écoule entre leur enregistrement et leur répartition sur les municipalités. Mais aussi l’expertise :

" Ce n’est pas la même chose de prendre en charge des enfants venant de familles à problèmes en Allemagne ou des ados traumatisés issus de lointaines zones de guerre qu’il faut familiariser avec un pays étranger, sa langue, sa culture et une nouvelle vie. "

Et si au début de la crise des réfugiés “une armée de volontaires était prête à assumer la tutelle juridique des réfugiés mineurs, la bureaucratie l’a rendue impossible dans de très nombreux cas”, analyse Handelsblatt. Résultat : 9 000 réfugiés mineurs sont portés disparus en Allemagne, un chiffre qui a été multiplié par dix depuis début 2015.

Au niveau politique, le sujet a été aussitôt mis sur la table. Le 19 juillet, le ministre de l’Intérieur de la Bavière a demandé une limitation de l’accueil des réfugiés. Une déclaration à laquelle le directeur de la chancellerie fédérale, à Berlin, a immédiatement répliqué, affirmant que “les réfugiés ne sont pas plus dangereux que d’autres personnes”, rapporte Zeit Online. »

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