La minorité de deux Maliens contestée

Source : Ouest-France

Auteur : Frédérique JOURDAA.

« Le Conseil d’Etat ne veut pas prolonger le droit d’asile accordé à un jeune homme, scolarisé au collège de Mescoat à Landerneau.

Kaïdo et Djougouba Camara, deux jeunes maliens arrivés en France en décembre 2015, avaient trouvé refuge dans la région brestoise et espéraient s’y installer. Après avoir été accueilli en foyer, l’un d’entre eux Kaïdo était scolarisé au collège public de Mescoat à Landerneau, en classe de troisième où il était apprécié de ses enseignants comme de tous ses camarades. Mais par un courrier du 16 mars 2016, le procureur de la République a fait savoir à l’organisme d’accueil d’enfants et d’adolescents que les dossiers des deux jeunes gens faisaient l’objet d’un classement sans suite pour non lieu à assistance. Le département a donc mis fin à leur prise en charge à dater du 6 juin dernier, ce qui devrait entraîner leur renvoi du centre qui les héberge.

Un examen radiologique mettait en effet en doute la minorité de Camara, ce que contestait avec force l’intéressé, comme les personnes en charge de lui à Mescoat ainsi que le centre Don Bosco qui vient en aide aux adolescents et mineurs à Mescoat. La Ligue des droits de l’Homme s’inquiétait tout particulièrement du devenir de ces jeunes gens, en cas d’échec, alors qu’une qunizaine de dossiers de ce type sont connus dans le Finistère. Après avoir été déboutés de leurs demandes par le tribunal administratif de Brest, Camara et Djougouba se retournaient en dernier ressort devant le Conseil d’Etat.

Mais la plus haute juridiction a considéré que compte tenu du doute planant sur leur minorité, le refus de prise en charge au titre des mineurs étrangers isolés ne constitue pas en l’état de l’instruction une atteinte grave et manifestement illégale au droit de l’hébergement et à la prise en charge éducative d’un enfant mineur.

Leurs requêtes sont donc rejetées. »