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Un rapport dénonce l’échec de l’UE sur la protection des enfants réfugiés

Publié le 28-07-2016

Source : EurActiv

Auteur : James Crisp

« Les États membres ne viennent pas en aide aux réfugiés mineurs qui arrivent seuls en Europe, selon un rapport de la commission d’enquête du parlement britannique.

Le 26 juillet, la commission d’enquête pour l’UE du parlement britannique a publié un rapport révélant que, selon les estimations d’Europol, le nombre d’enfants réfugiés portés disparus en Europe dépasse les 10 000. La commission a examiné la loi européenne pour la chambre haute du Parlement du Royaume-Uni.

La présidente de la commission, la baronne Usha Prashar, a affirmé que « la crise des réfugiés actuelle représente le plus grand défi humanitaire auquel l’UE ait dû se confronter depuis sa fondation ». « Au cœur de la crise se trouvent les migrants mineurs qui n’obtiennent pas l’aide dont ils auraient besoin », a-t-elle ajouté.

« Pas notre problème »

« Nous avons remarqué que ces enfants sont accueillis avec méfiance », a-t-elle expliqué. « Ils sont considérés comme n’étant ‘pas notre problème’ et les conditions de vie qui nous ont été décrites sont déplorables et intolérables. »

Dans de telles conditions, les enfants tombent aux mains des passeurs et des trafiquants, souligne le rapport. En 2012, 88 245 enfants non accompagnés ont demandé l’asile dans l’UE.

L’an dernier, le Royaume-Uni de David Cameron avait eu recours à une clause dérogatoire pour les réglementations sur le droit d’asile. Alors que la crise atteignait son apogée, il a ainsi évité l’accueil forcé de migrants.

Les États membres qui ne disposent pas de cette clause ont en effet été sommés d’aider à la répartition des réfugiés pour soulager les pays submergés comme l’Italie ou la Grèce, mais n’ont agi qu’avec réticence.

Une charge inégalement répartie

« Nous avons observé clairement que les pays européens, dont le Royaume-Uni, n’ont pas partagé la tâche équitablement », a constaté Usha Prashar.

En janvier, les Britanniques avaient accepté d’accueillir des enfants non accompagnés, directement de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. En revanche, ils ont refusé les demandes des 3 000 enfants qui étaient parvenus à rejoindre le territoire européen.

Sous une pression grandissante, David Cameron avait fini par déclarer en mai que le Royaume-Uni accepterait davantage d’enfants syriens, sans pour autant se fixer sur un chiffre.

« Nous déplorons la réticence du gouvernement britannique à transférer des enfants migrants au Royaume-Uni, notamment ceux vivant dans des conditions horrifiantes dans les camps aux alentours des ports du tunnel de la Manche », a regretté la baronne Prashar.

L’enquête a d’ailleurs prouvé que les autorités locales au sein du Royamue-Uni se répartissaient inégalement la responsabilité. En effet, une municipalité a dû prendre soin de 412 enfants, tandis que beaucoup d’autres n’en ont accueilli aucun.

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Le rapport invite à établir un programme de tutelle indépendant, à l’échelle européenne et britannique, qui introduirait des conditions minimales pour que les décisions soient prises dans l’intérêt des enfants migrants. Ce type de programmes existe déjà en Écosse, mais la commission appelle le gouvernement à mettre en place des systèmes similaires en Angleterre et au Pays de Galles.

La Commission européenne a confirmé que le système européen concernant l’asile permet aux enfants réfugiés d’être représentés. « Protéger les migrants les plus vulnérables, notamment les mineurs non accompagnés, est une priorité de la Commission européenne. La législation pour le droit d’asile, l’immigration et la traite humaine prévoit des dispositions pour la protection des enfants non accompagnés », a détaillé un porte-parole de l’exécutif.

La Commission a proposé une révision de la loi européenne sur le droit d’asile, le 13 juillet. « Selon les nouvelles réglementations, les autorités en charge devront nommer un tuteur dès que possible, dans un délai de cinq jours après qu’un mineur non accompagné a soumis sa demande d’asile », a-t-il ajouté.

Cependant, le Royaume-Uni dispose d’une dérogation pour ces régulations et y a déjà eu recours à plusieurs reprises. Il est probable qu’il conserve cette position, au vu des résultats du référendum du 23 juin, qui étaient essentiellement motivés par la peur de l’immigration. »

Voir en ligne : https://www.euractiv.fr/section/l-e...