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Grèce : abus sexuels sur des enfants dans des camps de réfugiés ?

Publié le 16-08-2016

Source : Le Point

« L’hebdomadaire britannique "The Observer" affirme que des enfants et des femmes refusent de sortir de nuit dans des camps de l’UE de peur d’être agressés.

Depuis début 2015, l’Union européenne a accordé plus de 350 millions d’euros à la Grèce pour faire face à la crise des migrants. Fin juillet, la Commission a même annoncé le déblocage d’une enveloppe de 11 millions d’euros supplémentaires afin d’améliorer les conditions d’accueil des réfugiés. Athènes doit en effet faire face à un afflux massif et développer des solutions d’hébergement pour ces personnes qui arrivent majoritairement d’Irak et de Syrie. Ainsi depuis quelques mois, des sites aménagés par le gouvernement avec l’appui de l’UE ont remplacé les campements de fortune afin d’assurer un meilleur suivi des 57 000 réfugiés pris en charge dans ces camps officiels. Pourtant, dans son édition du samedi 13 août, The Observer assure que des enfants et des femmes sont victimes de violences et d’agressions sexuelles dans un des emplacements d’accueil de Thessalonique.

Une fillette de sept ans agressée

Dans cette ancienne usine de papier toilette Softex réhabilitée, des associations ont expliqué à l’hebdomadaire britannique que le niveau de risque était si élevé que des femmes avaient peur de se rendre dans les toilettes à la nuit tombée. Un des bénévoles de ce camp qui accueille 1 400 personnes, principalement des Syriens, a expliqué que des petites filles avaient été agressées par des groupes d’hommes. Dans des propos relayés par The Observer, il évoque notamment le cas d’une famille irakienne qui envisage de quitter l’Europe après que leur petite fille a été abusée sexuellement. "Un homme appartenant à un groupe mafieux a invité leur petite fille de sept ans à jouer à des jeux sur son téléphone et l’a enfermée dans sa tente. Elle est revenue avec des marques sur ses bras et sur sa nuque. Un peu plus tard, elle a raconté qu’elle avait été agressée sexuellement. Cela l’a traumatisée à vie", explique ce bénévole qui a souhaité conserver son anonymat.
Plusieurs associations contactées par le média britannique confirment les propos de ce bénévole de Softex. Anita Dullard de la fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge indique que l’organisation a alerté le gouvernement grec et l’ONU après plusieurs signalements d’abus sexuels dans des camps officiels. Anna Chiara Nava, qui représente Médecins sans frontières à Thessalonique, rapporte être en contact avec une dizaine de femmes du camp de Softex qui disent avoir été agressées sexuellement et ajoute que des enfants sont aussi concernés, mais qu’ils refusent de parler. "C’est la loi du plus fort ici. Le soir et la nuit, on ne voit aucun enfant, car ils se cachent dans les tentes. Les femmes ont peur (...). Elles ont toutes entendu des témoignages d’autres femmes qui ont été agressées", détaille Anna Chiara Nava dans les colonnes de The Observer.

"Honte" politique

Le bureau du Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés a reconnu que des agressions avaient été signalées dans plusieurs camps, dont celui de Softex, et assuré que ce dossier était en cours de traitement. Étonnamment, Giorgios Kyritsis, responsable de la crise des réfugiés au sein du gouvernement grec, affirme pourtant qu’"aucun cas de viol n’a été rapporté aux responsables du camp" malgré les alertes lancées par les associations.
Au Royaume-Uni, les révélations de l’hebdomadaire ont provoqué de vives protestations au sein de la classe politique qui réclame une révision de la politique d’accueil des réfugiés.
Invoquant des clauses européennes, The Observer avance un chiffre de 150 mineurs en attente de transfert à Calais éligibles à un rapprochement familial outre-Manche et affirme que le pays n’a pour l’instant accueilli qu’une vingtaine des 88 000 mineurs isolés répertoriés aux quatre coins de l’Europe qui peuvent prétendre à l’asile en Grande-Bretagne.
Le Parlement britannique a en effet promis de recevoir des milliers d’enfants qui ont fait le voyage jusqu’en Europe sans leur famille il y a quelques semaines. Contactée par The Observer, l’élue travailliste Yvette Cooper estime que ces révélations sont une "honte" pour le gouvernement de Theresa May et réclame une intervention rapide des autorités britanniques.
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Voir en ligne : http://www.lepoint.fr/europe/grece-...