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Mineurs isolés des Olieux : « Nous proposons de les mettre à l’abri »

Publié le 11-10-2016

Source : www.lavoixdunord.fr

Auteur : Patrick Seghi

« L’État a posé sur la table un plan en trois points qualifié de « bienveillant et d’inclusif ». Ce dernier s’adresse aux réfugiés du jardin des Olieux qu’ils soient mineurs ou non. Malgré l’avancée, des bénévoles crient au piège. Seul hic, les propositions de la préfecture ont une durée de vie très limitée…

« Le but est de mettre à l’abri très rapidement les jeunes installés sur le jardin des Olieux. » Sophie Elizeon, préfète déléguée à l’Égalité des chances, appuie cette déclaration par un plan d’actions en trois points qualifié « de bienveillant et d’inclusif ».

Après plus de deux ans d’attente, les services de l’État avancent des mesures concrètes non seulement « pour les 22 mineurs identifiés » mais également pour « la soixantaine » de réfugiés et migrants (certains majeurs) dont le statut est en cours d’évaluation. Les premiers se voient proposer de regagner une auberge de jeunesse à Dunkerque ; les seconds un bâtiment situé à Cassel. « Pour les jeunes reconnus majeurs et qui ne contestent par leur statut, l’accompagnement se poursuivra dans le sens d’une demande d’asile ou de l’obtention d’un titre de séjour, parallèlement à une démarche d’insertion professionnelle », poursuit Sophie Elizeon.

« Nous avons actuellement les moyens financiers et logistiques d’accompagner ces jeunes. Cela ne durera pas. »

Le troisième objectif touche, lui, à la lutte contre les filières de passeurs et à la sécurisation du site « qui doit reprendre sa vocation première ». La création d’un comité de suivi, qui fera le point sur l’ensemble des situations individuelles une fois par semaine, fait également partie du paquet cadeau proposé. Tout cela apparaît comme « une réelle opportunité » aux yeux de la préfète qui avertit : « Nous avons actuellement les moyens financiers et logistiques d’accompagner ces jeunes. Cela ne durera pas. » « De toute façon, qui préfère rester dans une tente à l’approche de l’hiver plutôt que d’être logé dans des conditions acceptables ? », glisse-t-elle en rappelant, au passage, « qu’héberger des mineurs ne se décrète pas ». Malgré une levée de boucliers orchestrée dès ce lundi, Sophie Elizéon estime « qu’il n’y a aucune raison pour que les choses se passent mal ».

D’après nos informations, mercredi pourrait servir de date butoir. Les réfugiés pourraient quitter, sur la base du volontariat, le camp à bord de bus. « Nous offrons des réponses ponctuelles à une problématique identifiée. Certes, nous avons mis le temps, mais ce plan tient la route... » Y compris devant les tribunaux qui n’ont eu de cesse de rappeler ses obligations à l’État ? »

« C’est de la précipitation »

Émilie Dewaele, jeune avocate lilloise, suit la cause des mineurs isolés étrangers (MIE) du jardin des Olieux de longue date. Après avoir pris connaissance du plan proposé par la préfecture, elle avoue quelques inquiétudes. « Le bâtiment qui sera proposé à Cassel est l’ancien CADA (centre d’accueil de demandeurs d’asile) qui n’est plus en conformité. » Craignant « l’isolement, les trajets en bus non remboursés, les situations de rupture scolaire, médicales, juridiques », l’avocate estime que ce plan « a été fait dans la précipitation sans réellement connaître les besoins des principaux intéressés », dont elle estime le nombre « à près de 150 ».

« Déplacés, où, comment, pourquoi ? »

Ce lundi matin, une cinquantaine de personnes ont également tenu à faire part de leurs craintes en faisant le pied de grue aux Olieux, tiquant sur le concept « d’évacuation ». « Déplacés, où, comment, pourquoi ? », a écrit Lison Graszk, dans une lettre ouverte envoyée à la préfecture. Sans doute n’avait-elle pas été destinataire de la réponse de Sophie Elizeon, préfète, envoyée aux associations concernées ce 10 octobre : « Les deux centres choisis répondent aux normes. L’opérateur du plan est l’AFEJI, reconnu de tous. Les jeunes pourront recevoir la visite des personnes avec lesquelles ils ont noué des liens d’amitié ou encore leur conseil juridique. Le comité de suivi permettra d’assurer une transparence totale. »

Voir en ligne : http://www.lavoixdunord.fr/57424/ar...