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Calais : « le centre d’accueil doit perdurer » selon l’adjointe au Défenseur des droits

Publié le 14-10-2016

Source : www.leparisien.fr

Auteur : N.J.

« A quelques jours du démantèlement de la « jungle » de Calais, la représentante du Défenseur des droits et les associations s’alarment pour l’avenir de centaines d’enfants et adolescents isolés. Entretien.

Adjointe de Jacques Toubon, le Défenseur des droits, Geneviève Avenard est spécifiquement en charge de la défense de ceux des enfants. A ce titre, elle s’est rendue hier à Calais pour y dresser un état des lieux de la situation des mineurs étrangers.

Comment ces enfants et adolescents sont-ils pris en charge ?

Geneviève Avenard. Il faut distinguer les enfants avec leurs familles des mineurs non accompagnés. Pour ces derniers, ni leur protection ni leur accès au droit ne sont assurés. En avril, nous avions recommandé leur mise à l’abri, dans des structures qui leur soient dédiées, et très peu a été fait.

Il y a pourtant, à Calais, des centres d’accueil « en dur »...

Certes, mais au-delà des 200 mineurs isolés logés dans le centre d’accueil provisoire (CAP), où 1 500 personnes sont accueillies dans des conteneurs, 1 000 autres mineurs sont livrés aux intempéries et à des conditions d’insécurité totale.

Avec le démantèlement, que vont devenir ces jeunes ?

Cette question nourrit nos plus vives inquiétudes. Si nous ne remettons pas en cause le principe d’une évacuation, le démantèlement fait peser sur les mineurs un risque majeur. A commencer par celui de leur disparition, et de leur exploitation. Ils devraient être pris en charge en fonction de leur âge, et de leur vulnérabilité. Ils doivent être répartis en vertu du dispositif national sur les mineurs isolés, qui dépend du ministère de la Justice.

Beaucoup veulent toutefois aller en Angleterre, laquelle se dit prête à faire un effort...

La ministre anglaise de l’Intérieur a annoncé cette semaine l’accueil de ceux de ces mineurs qui ont des attaches outre-Manche. Jusqu’alors, seuls 80 ont pu rallier légalement l’Angleterre. 300 autres seraient concernés. Les procédures de regroupement familial sont lourdes. Il faut les accélérer. Quant aux modalités de ces futurs regroupements, nous les ignorons toujours.

Quelles solutions préconisez-vous ?

Nous constatons que ces mineurs sont de plus en plus nombreux à vouloir rester en France. Nous proposons qu’après le démantèlement les locaux du CAP perdurent pour que ces centaines de mineurs y soient hébergés transitoirement et y bénéficient d’une prise en charge éducative. Les pouvoirs publics n’y semblent pas opposés. 40 % des migrants ayant rallié la Grèce et l’Italie ces derniers mois sont des mineurs, dont certains rejoindront la France. »

Voir en ligne : http://www.leparisien.fr/faits-dive...