93 mineurs isolés sont accueillis à Cerdon et Pierrefitte-ès-Bois

Depuis leur arrivée, les habitants du Giennois sont nombreux à vouloir leur venir en aide, d’une quelconque manière. Mardi matin, le maire de Cerdon, Alain Aché, a rencontré quelques-uns de ses administrés pour leur expliquer comment procéder.

Vêtements chauds, chaussures, vélos, ballons…

Les citoyens sont invités à déposer des couvertures, des vêtements chauds (blousons, pulls, pantalons), des chaussures d’hommes (plutôt de grande taille), des vélos en état de marche, des ballons de football… à la mairie, située 32, route d’Argent.

Idem à Pierrefitte, 3, place du Monument. « Que les habitants nous apportent les fournitures, nous ferons le lien ensuite », indique Ghislaine Beaudet, premier magistrat. Elle insiste sur les dons de chaussures chaudes : « Peu de personnes y pensent mais c’est indispensable. Il va faire froid ces prochaines semaines. »

Alain Aché déplore une « offensive du FN »

Sur ordre de la préfecture, Alain Aché indique qu’il est préférable de ne pas se rendre directement au centre de vacances du Grand-Val, où sont hébergés les migrants. « Il faut les laisser se reposer », précise-t-il, avant d’ajouter qu’il « pourrait aussi y avoir des visiteurs mal intentionnés ».

Le premier magistrat fait référence à un tract du Front national, distribué ce week-end dans les boîtes aux lettres des Cerdonnais, intitulé « Pas de migrants dans nos communes ». Le parti d’extrême-droite n’y va pas de main morte. « Nous savons que parmi les migrants se cachent de nombreux criminels et même des terroristes, écrit-il. Refusez l’arrivée de migrants dans nos communes pour préserver notre sécurité, notre tranquillité et notre mode de vie. »

Encadrés par l’association « Oxygène »

Alain Aché déplore cette « offensive du FN », tout comme Ghislaine Beaudet. L’an dernier, le centre de Pierrefitte-ès-Bois a accueilli des réfugiés adultes sans que cela ne crée le moindre problème. « Malheureusement, le fait que ça se soit bien passé n’a pas changé les mentalités », souligne-t-elle, se souvenant d’une réunion publique houleuse, en octobre 2015, avant leur arrivée.

Sur les deux sites, une vingtaine de professionnels, salariés d’« Oxygène », encadrent les réfugiés. L’association cherche encore un assistant social, un psychologue et des éducateurs spécialisés. Les offres sont visibles sur le site de Pôle emploi. Les gens qui voudraient faire du bénévolat, eux, doivent impérativement contacter « Oxygène » car, comme le précise Marie-Madeleine Flin, responsable de l’association, « c’est très compliqué, puisqu’il s’agit de mineurs ».