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Challuy - "C’est un lieu de vie qui est libre, mais on leur fixe aussi des règles "

Publié le 2-12-2016

Source : www.lejdc.fr

Auteur : Alizée Golfier

« Depuis leur arrivée le 2 novembre dernier à Challuy, quatre migrants mineurs ont quitté le centre. La vingtaine de jeunes garçons restants partagent leur temps entre apprentissage du français, démarches et activités. Un mois après leur arrivée, Olivier Thiais, délégué général de la Fédération des oeuvres laïques de la Nièvre (FOL 58), nous raconte leur quotidien.

Depuis leur arrivée début novembre, qu’avez-vous mis en place au niveau de l’encadrement, de l’apprentissage du français, des ateliers ?

Il y a déjà des ateliers d’apprentissage du français, des dispositifs d’accompagnement. Nous les accompagnons surtout d’un point de vue médical. C’est très important, car dans leur parcours ils sont souvent très inquiets de leur santé. Nous avons un dispositif extrêmement renforcé à leur endroit de façon à prendre en charge la moindre problématique. Et puis nous sommes en France, il fait froid, des virus courent et il faut les soigner. Nous essayons d’être très présents de ce côté-là.

Nous mettons aussi en place des ateliers d’accompagnement sociaux, éducatifs, culturels, sportifs. Nous essayons de les emmener le plus souvent possible à Nevers, de développer tout un tas d’activités qui leur permettent aussi de comprendre comment les Français vivent et de les insérer du mieux qu’ils peuvent.

Concernant leurs démarches, elles semblent avoir bien avancé en un mois. Les autorités britanniques sont venues s’entretenir avec eux.

Oui. C’est l’engagement des autorités britanniques de rencontrer chacun des jeunes dans l’ensemble des structures d’accueil. Sachant que l’on a recensé à Calais entre 1.400 et 1.500 jeunes mineurs non accompagnés qui ont été répartis sur l’ensemble du territoire national, évidemment cela prend un peu de temps pour que les autorités britanniques examinent l’ensemble de leur dossier.

Comment s’organise une journée à Challuy pour ces jeunes ? Y a-t-il des règles précises ?

Ils étaient trente. Il fallait que l’on ait quelques règles de vie en commun. Quand on dit règles de vie, qu’est-ce que c’est ? Des horaires pour prendre les repas, on ne prend pas de douches à n’importe quelle heure, on se couche à des heures raisonnables... Ce sont des règles de vie normale en communauté.

Ça n’a pas été simple à mettre en place évidemment parce qu’ils étaient livrés à eux même depuis un certain nombre de mois.

Très concrètement, il y a des heures de lever le matin, des heures pour prendre le petit déjeuner tous ensemble, puis c’est l’heure de la toilette. Ensuite, généralement le matin, on commence par des ateliers d’apprentissage du français. Après, il y a des activités en commun pour tout le monde et des dispositifs un peu plus particulier : si quelqu’un a besoin de voir un médecin, nous l’emmenons, etc.

Il y a des activités aussi tout l’après-midi. On leur laisse beaucoup de liberté : ils jouent aux cartes, au baby-foot. Quand il faisait beau, ils jouaient au foot dehors. On les a aussi emmenés à Magny-Cours lors d’une course, au rugby... On essaye de faire un certain nombre de sorties.

C’est un lieu de vie qui est libre, ce n’est pas une prison. Ils ont droit d’aller et venir mais on leur fixe des règles aussi de ce côté là en leur disant : « Pas de souci, vous pouvez aller vous balader mais il faut nous prévenir quand vous partez et ne pas revenir à n’importe quelle heure ».

Combien êtes-vous pour encadrer ces jeunes ?

Nous sommes une équipe de neuf personnes au total. Ce sont tous des professionnels bien évidemment, et c’est du H-24. Ce n’est pas facile mais ça se passe bien. Jeudi matin, c’était une décision d’impatience de leur part mais je crois qu’on les a convaincu vraiment d’attendre. Après je ne sais pas ce qui se passera quand ils auront les réponses. Toute la question est là évidemment. À Challuy, comme partout en France. »

Voir en ligne : http://www.lejdc.fr/challuy/social/...