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Enfance en danger : un collectif dénonce l’inefficacité des institutions

Publié le 22-12-2016

Source : www.ladepeche.fr

Auteur : Amélie Phillipson

« À cinq ans, Charlotte*, aujourd’hui 19 ans, a été placée en famille d’accueil par la Protection de l’Enfance et de l’Adolescence. « C’est une chance pour les enfants qui ont vécu des choses difficiles », affirme-t-elle. « J’ai vu ma mère se faire frapper. Je n’ai pas choisi ma famille. Il faut aider ces jeunes », soutient-elle. Cette année, le conseil départemental, responsable de la protection de l’enfance, a voté un plan prévoyant d’augmenter de 130 % sa capacité d’accueil, d’ici 2 020. Formé l’an dernier et constitué de professionnels de la protection de l’enfance, le Collectif Enfance 31 reproche pourtant au conseil départemental une dégradation de l’accueil réservé aux mineurs en difficulté. « Sous couvert de création de places, on met fin à l’accueil en urgence dans les hôtels, sans alternative », affirme Virginie Baffet-Lozano, du Syndicat de la magistrature. 200 mineurs en difficulté seraient en l’attente d’une solution. « Les délais ne cessent de s’accroître. Entre la décision du juge et la prise en charge, il peut s’écouler sept mois, pendant lesquels la situation du jeune se dégrade », déplore Virginie Baffet-Lozano. Le conseil départemental prend en charge les mères isolées, avec enfants de moins de trois anset note que pour ces mères, 65 % des situations évaluées ne correspondent pas aux critères de l’aide sociale, assurant que les 35 % restants sont pris en charge. Assistante sociale au conseil départemental, Martine Urzay soutient pourtant qu’au cours des derniers mois, 92 mères isolées se sont retrouvées à la rue. « Quand il s’agit de violences conjugales, il est parfois proposé de retourner au domicile, faute de solution », déplore l’assistante sociale. La situation n’est pas meilleure pour les mineurs étrangers isolés. « À l’issue de l’évaluation, 80 % d’entre eux ne sont pas considérés mineurs, alors que certains ont des documents attestant de leur âge », dénonce Hélène Martin-Cambon, du Syndicat des Avocats de France. « On ne raisonne plus en termes de protection mais de gestion des flux migratoire », soutient-elle. Le conseil départemental note que le Parquet prend la décision de placer ou non l’individu. Selon le conseil départemental, dans 63 % des cas, le Parquet estime que ni l’isolement, ni la minorité du jeune ne sont démontrés.
*Le prénom a été modifié.. »

Voir en ligne : http://www.ladepeche.fr/article/201...