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Cluny : la nouvelle vie d’Hassan, réfugié soudanais, devenu apprenti

Publié le 31-01-2017

Source : www.lejsl.com

Auteur  : Martine Magnon

« Hassan est l’un des migrants de Calais, arrivé à Taizé en novembre 2015. Depuis octobre, le jeune homme, originaire du Soudan, travaille dans l’entreprise d’Éric Monteil, société d’électricité générale à La Vineuse. Il y est en apprentissage pendant deux ans.

Au printemps, Éric Monteil, patron d’une entreprise d’électricité générale à La Vineuse depuis 2003, est sollicité pour prendre Hassan, un des migrants de Calais, en stage. « Hassan avait envie de ça, relate-t-il. Pôle emploi a aidé aux démarches. Il a passé cinq semaines avec nous en juillet et cela s’est bien passé, même mieux qu’avec n’importe quel stagiaire. Il s’est montré très motivé. »

Depuis le début de l’année 2016, Hassan a rapidement fait des progrès en français grâce à l’implication de bénévoles. « J’avais fait de l’électricité en Libye, se souvient le jeune homme, originaire du Soudan. L’idée d’apprendre ce métier me plaisait. J’ai pris le bus chaque jour Taizé-Cluny. »

« Calais, n’en parlons plus ! »

À la fin de l’été, Éric Monteil souhaite le garder en apprentissage. Les formalités de l’alternance avec le Centre de formation des apprentis (CFA) d’Autun sont acceptées. Depuis octobre, Hassan est officiellement apprenti électricien. Son apprentissage va durer deux années. Ses premiers pas sont porteurs d’espoirs, contrairement aux dernières expériences du patron avec des apprentis.

« Cela s’est mal terminé avec mes deux précédents apprentis, peu investis, témoigne Éric Monteil. Hassan, qui n’est pas allé à l’école, apprend beaucoup. Il essaie de comprendre et pose beaucoup de questions à ses collègues. Il est rentré d’Autun et savait tout par cœur, les mathématiques et l’histoire. » Son professeur d’atelier s’en est remis à Éric en fin de trimestre. « En classe, j’en ai sept qui n’ont rien envie de faire, témoigne le professeur. Un seul veut travailler. Les notes d’Hassan sont toutes au-dessus de la moyenne. Il me redonne la pêche pour aller enseigner à l’atelier. »

« C’est mon grand frère »

La nouvelle vie d’Hassan, qui a connu l’enfer au Darfour, le rend très heureux. « Je me suis fait des copains dans l’entreprise et à Autun, commente-t-il. J’apprends leur langage et à vivre avec eux. Lorsqu’ils m’ont adressé un texto “Ça roule mon pote ?”, je me le suis fait expliquer par Éric. Cette expression n’est pas dans la grammaire que j’apprends le dimanche à Cluny avec mes soutiens. Aujourd’hui, je connais mieux l’électricité et j’adore apprendre la chimie, la physique et l’histoire. À l’école coranique où j’allais enfant, il n’y avait pas tous ces enseignements.

Hassan n’oublie toutefois pas d’où il vient. « Je donne des nouvelles à ma famille logée dans un camp au Darfour, confie le jeune homme. Ils sont très contents pour moi. J’habite un petit appartement à Cluny et je retourne chaque week-end retrouver mes amis à Taizé. Nous nous occupons des plus jeunes arrivés de Calais depuis peu. Calais, n’en parlons plus désormais ! » Hassan ne manque pas l’occasion de remercier Éric Monteil. « C’est mon patron et mon grand frère ». Une déclaration franche et spontanée qui déclenche des larmes aux yeux du gérant de l’entreprise. »

Voir en ligne : http://www.lejsl.com/edition-macon/...