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Le dispositif d’accueil de mineurs est levé : que sont devenus les migrants de Challuy ?

Publié le 16-02-2017

Source  : www.lejdc.fr

Auteur : Fanny Delaire

« Le château du Vernay, à Challuy, n’accueille plus de migrants. Les derniers des trente mineurs d’origine soudanaise hébergés là depuis le 1er novembre l’ont quitté la semaine dernière. Le dispositif de centre d’accueil et d’orientation (CAO) a officiellement été levé, ce jeudi soir, lors d’une réunion publique à la salle des fêtes.
La convention signée entre l’État et la SNCF, propriétaire de la colonie de vacances du Vernay, à Challuy, devait prendre fin en mars. C’est avec plusieurs semaines d’avance que le dispositif d’urgence d’accueil de migrants mineurs évacués de la jungle de Calais a été levé, ce jeudi soir, par le préfet de la Nièvre, Joël Mathurin. Invité par le maire de la commune, Fabrice Berger, le représentant de l’État a dressé un bilan positif de trois mois d’accueil saluant une "réussite" et remerciant les habitants pour "le service rendu à l’intérêt général et leur générosité".

Le 1er novembre, trente migrants d’origine soudanaise, de 14 à 17 ans, prenaient possession du château du Vernay, encadrés par la Fédération des œuvres laïques. La veille, une réunion publique avait rassemblé, salle des fêtes de la commune, près de 120 administrés inquiets par l’annonce. Ce jeudi soir, une quarantaine de Challuysiens étaient au rendez-vous du bilan.

"La situation à Calais était devenue inacceptable pour indignité", redit Joël Mathurin. "Ces jeunes ont été pris en charge par la puissance publique afin qu’ils bénéficient de conditions de vie acceptables et qu’ils puissent être orientés." Les derniers pensionnaires du Vernay ont quitté les lieux la semaine dernière. "Grâce à leur prise en charge, ils s’inscrivent à nouveau dans une logique de relation humaine et plus dans la loi de la force comme ce fut le cas à Calais, loin d’être un havre de paix."

La plupart des résidants n’avaient qu’une idée en tête : rejoindre coûte que coûte le Royaume-Uni qu’ils perçoivent comme un eldorado. Ou où ils ont de la famille, des connaissances. "Sauf qu’à cet âge, ils ont vécu des choses qu’aucun jeune ne devrait avoir connues", poursuit le préfet.

Neuf d’entre eux sont sortis du dispositif par leurs propres moyens. "Une faible proportion par rapport à ailleurs", assure Joël Mathurin. Pour aller à Paris ou peut-être en Blegique où des rumeurs parlaient d’un passage facilité vers le Royaume-Uni. "Ce fut parfois tendu. Il a fallu les remobiliser." Impatients, certains migrants avaient entrepris de quitter le centre.

Quatre mineurs ont vu leurs démarches aboutir et ont gagné le Royaume-Uni. Les autorités britanniques ont évalué, sur place, les jeunes avant de prendre une décision. "Sur 2.000 jeunes identifiés comme étant des mineurs isolés, près de 1.100 ont été acceptés outre-Manche", détaille le préfet.

Deux jeunes étaient majeurs. Ils ont rejoint le centre d’accueil de demandeurs d’asile à La Charité-sur-Loire. Deux autres sont pris en charge par la protection de l’enfance du conseil départemental.

Treize autres ont été réorientés vers le CAO de Decize.

Contrairement à la première réunion, peu d’habitants se sont manifestés. Les peurs ont laissé place aux félicitations. "J’habite juste en face", lance une habitante. "Il n’y a eu aucun problème. Ils étaient très polis." Un avis partagé par la gendarmerie dont son représentant a précisé qu’aucun délit ni aucune demande d’intervention ne s’étaient produits. »

Voir en ligne : http://www.lejdc.fr/challuy/social/...