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Mineurs migrants : Hollande appelle Londres à prendre sa part

Publié le 21-02-2017

Source : www.leparisien.fr

Auteur  : AFP

« Quatre mois après le démantèlement de la "Jungle", François Hollande est à son tour monté au créneau en appelant mardi le Royaume-Uni à "prendre ses responsabilités" dans l’accueil des jeunes migrants, que les associations voient avec inquiétude revenir à Calais.

"La France prend sa part de l’effort européen. Elle attend aussi que ses partenaires fassent de même, surtout lorsqu’il s’agit de mineurs isolés", a affirmé le président de la République lors d’une conférence à Paris sur le sort des enfants vivant en zones de conflit.

"J’appelle le Royaume-Uni à prendre ses responsabilités s’agissant des adolescents aujourd’hui en France et qui ont de la famille outre-Manche", a-t-il poursuivi, soulignant : "Nous avons des accords avec ce pays ami et voisin, ils doivent être pleinement respectés".

La sortie a été fraîchement accueillie à Londres où un porte-parole de la Première ministre britannique Theresa May a souligné le "travail considérable" fait pour "accepter demandeurs d’asile et enfants vulnérables arrivant de France". "Ce travail se poursuit" et "je n’accepte pas la suggestion que nous ne travaillons pas assez", a-t-il ajouté.

Le contentieux n’est pas nouveau. En cause : quelque 2.000 mineurs pris en charge dans le cadre du démantèlement fin octobre de la "Jungle", l’immense bidonville où s’entassaient des migrants à Calais. La Grande-Bretagne s’était engagée à accueillir tous les enfants isolés ayant de la famille sur place et à étudier les dossiers des mineurs "vulnérables", en faisant jouer l’amendement Dubs, du nom du parlementaire travailliste l’ayant porté.

- ’Ils se cachent’ -

Or, en ce qui concerne les mineurs "vulnérables", la Grande-Bretagne a récemment fait savoir qu’elle limiterait à 350 son quota. Une restriction qui a soulevé de vives critiques chez les défenseurs des réfugiés.

A ce jour, 388 mineurs de la "Jungle" ont été admis par les Britanniques avant l’orientation vers des centres d’accueil spécialement crées pour eux (les Caomis) et 503 autres depuis, indique-t-on au ministère de l’Intérieur. En visite à Londres début février, le Premier ministre Bernard Cazeneuve avait demandé un réexamen des dossiers des mineurs contestant leur rejet. Le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux était aussi monté au créneau.

L’affaire n’est pas forcément close, le Home Office s’étant dit cette semaine prêt à rouvrir certains dossiers - en cas de nouvelles informations, et de liens familiaux.
Mais dans le Calaisis, les associations s’inquiètent des répercussions sur les mineurs toujours en attente.

"A partir du moment où la Grande-Bretagne a arrêté d’accueillir légalement les mineurs, les jeunes ont commencé à quitter les Caomi", assure François Guennoc de l’Auberge des migrants, qui chiffre à "une centaine" le nombre de jeunes présents à Calais.

Difficile en effet de détourner de leur rêve britannique ces adolescents arrivés seuls, d’autant que "certains doivent finir de payer leur voyage", explique l’associatif.
A Calais, "ils se cachent, ils marchent, ils essaient de passer" en Grande-Bretagne. Car "ça passe, suffisamment pour entretenir l’espoir", ajoute M. Guennoc.

- ’12 ou 13 ans’ -

"On a des petits de 12 ou 13 ans, très fragiles", même si la majorité sont plus âgés, estime Gaël Manzi d’Utopia56. Au total "300 jeunes" vivent près des côtes du nord de la France, selon l’associatif, qui constate beaucoup d’arrivées "du Soudan ou d’Erythrée".

Avec une problématique qui évolue. "Il y a eu beaucoup de jeunes revenant de Caomi au début, mais maintenant ce sont surtout des primo-arrivants", c’est-à-dire directement venus de leur pays d’origine, explique Gaël Manzi.
Un constat partagé par France terre d’asile : "On a au moins 70% de primo-arrivants", avec une majorité d’Erythréens, explique son directeur général Pierre Henry.
Dans le nord, l’association a triplé ses places d’accueil pour mineurs pour les porter "à 350" entre décembre et janvier.

Des jeunes qu’il va falloir convaincre d’abandonner le rêve britannique pour demander l’asile en France. "Le problème est toujours le même", soupire M. Henry : "Les Britanniques, en fermant une voie de migration légale, posent un problème énorme à la France." »

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