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L’Ariège, un « tremplin » pour les jeunes réfugiés

Publié le 1er-03-2017

Source : www.ladepeche.fr

Auteur : G.J.

« À voir l’affectueuse accolade donnée à la psychologue, on ne peut que constater la solidité des liens tissés avec les jeunes réfugiés, à Perles-et-Castelet. Depuis début novembre, les équipes du centre d’accueil et d’orientation des mineurs isolés ont effectué un travail remarquable avec ces Afghans en provenance de Calais. Initialement, ils auraient déjà dû partir mais la convention d’accueil vient d’être rallongée au 31 mars. « Le temps fait beaucoup, note Pascale Alexandre, la chef de service. Il ne fallait pas précipiter les choses pour les mettre en confiance et les aider à affiner leur projet de vie. » Et avec des jeunes plus que meurtris, bien souvent en mauvaise santé physique, psychologique et ne parlant que des dialectes locaux, l’engagement de toute une vallée a facilité cette « réussite ».

Des dons aux activités : tout le monde a répondu « présent ». « C’est assez fabuleux ce mouvement d’aide, reconnaît Pascale Alexandre. C’est un département avec une identité forte qui a permis des réactions fortes. » Dans le bon sens. « Même les gens qui avaient exprimé des craintes au début ont vite compris que ces jeunes sont comme les nôtres, indique Gérard Durand, le maire. Il n’y a jamais eu d’incident, ils sont polis et gentils : ils vont nous manquer… » Il est d’ailleurs intarissable sur les danses et les mets afghans qu’il a pu découvrir lors d’une soirée initiée par les jeunes.

Il pose des rideaux

Mais il y eut aussi, entre autres, des rencontres avec les collégiens ou les gendarmes axéens. « Cela a permis d’humaniser des institutions dont les jeunes avaient le sentiment qu’elles étaient hostiles dans leur pays, souligne Marie Lajus, la préfète. Or, dans un pays démocratique comme la France, elles ont un rôle de protection. » La première représentante de l’État en Ariège n’a pas manqué de souligner le « professionnalisme » du personnel et « l’engagement » d’un pays pour déployer, et ajuster quand il fallait, des moyens adéquats. « C’est une expérience qui donne confiance dans les principes républicains sur du concret. »

Concrètement, quand Pascale Alexandre a vu ce jeune Afghan installer des rideaux à ses fenêtres, il y avait comme qui dirait un goût de victoire. « Ils avaient besoin d’un tremplin, ils l’ont clairement trouvé en Ariège… »

Aujourd’hui, la plupart des douze mineurs veulent rester en Ariège ou tout du moins, en France. Après le 31 mars, ils seront redirigés vers différents services de protection de l’enfance, placés sous la tutelle des conseils départementaux, dans un souci « d’équilibre » note la préfète. Pour sa part, Gérard Durand réfléchit à la soirée de départ. Histoire de leur rendre la pareille. »

Voir en ligne : http://www.ladepeche.fr/article/201...