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La protection de l’enfance fait débat au Département

Publié le 7-04-2017

Source : http://lessor.fr

Auteur : Elisabeth Laverdant

« Parmi les sujets débattus lors du conseil départemental du 31 mars dernier, la protection de l’enfance était en bonne place. Les élus ont eu à se prononcer sur les orientations du Département dans ce domaine et sur un certain nombre de mesures.

Il y a d’abord le constat. En 2017, en Isère, 6 300 jeunes sont suivis par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Il faut ajouter à ce chiffre les mineurs non accompagnés (MNA). En 2016, on comptait 650 MNA. Parmi tous ces jeunes suivis, 45 % d’entre eux ont entre 12 et 17 ans. 62 % d’entre eux bénéficient de mesures d’aide à domicile. 42 % sont accueillis en établissement ou en famille d’accueil.

Le Département a engagé une réflexion sur l’offre d’accueil en protection de l’enfance. Elle s’articule autour de trois principes : placer la famille au cœur de l’offre départementale, garantir la cohérence et la continuité des accompagnements et développer des accueils innovants. Le Projet personnel de l’enfant (PPE) sera également repensé. Le rapport a été adopté sans difficulté. Ça, c’est pour le long terme.

Car il y aussi du court terme. C’est le principe des mesures Caméléons. Elles s’adressent aux enfants à domicile. A l’heure actuelle, des niveaux permettent de décider d’interventions professionnelles sur du court, moyen ou long terme. « L’écueil de ces niveaux, c’est que quand un enfant passe d’un niveau 1 à un niveau 2, il change de structure et de référent. Or on sait très bien que la stabilité est importante en termes de réfèrent », a expliqué Frédérique Puissat, vice-présidente chargée de la famille, de l’enfance et de la santé. Le Département propose donc d’ouvrir 76 mesures supplémentaires avec un budget de 350 000 €. « On adapte les mesures aux jeunes ». Là encore, l’adoption du rapport s’est faite à l’unanimité.

294 000 € pour les mineurs non accompagnés

Dernier point : les mineurs non accompagnés. En France, les demandeurs d’asiles qui ne sont pas majeurs relèvent de la protection de l’enfance et donc du département. Et ils sont de plus en plus nombreux. L’Isère constate une explosion du nombre de MNA. Ils étaient 140 en 2014. En 2016, 723. Les prévisions pour 2017 : 1 300 jeunes. Pour traiter ce dossier, l’Isère fait appel à l’Adate. Mais selon Frédérique Puissat, la structure « croule sous les demandes ». Impossible donc d’assumer le nombre de jeunes qui se présentent : « l’Etat laisse les Départements dans de très grosses difficultés ».

Proposition a donc été faite de débloquer la somme de 294 000 €. Elle sera répartie entre le Charmeyran et l’Adate. Ces deux structures se sont organisées afin d’héberger les mineurs non accompagnés. Ceux-ci peuvent donc être accueillis à la Villa Mansard mais aussi dans un appartement situé à proximité. L’Adate a loué quatre appartements aux Mutuelles de France et peut ainsi accueillir 15 jeunes. « On est dans l’urgence » a déploré Frédérique Puissat.

Mais ce qui agace avant tout Frédérique Puissat, c’est « l’inadéquation entre la prise en charge de l’Etat et les moyens du Département ». « Ce n’est pas qu’à l’Etat de s’en charger. Il ne faut pas se défausser constamment sur la loi. La question nécessite l’engagement de tout le monde. De la commune jusqu’à l’Etat », a insisté, lui, Erwann Binet, élu d’opposition. « On pourrait mettre tous les millions nécessaires, cela ne résoudrait pas le problème. Mais croyez-moi bien, le Département assume ses compétences », a rétorqué quant à lui le Jean-Pierre Barbier, président du Département. Le rapport a tout de même été adopté. »

Voir en ligne : http://lessor.fr/la-protection-de-l...