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Gentilly : ils mettent leur vie en scène pour combattre l’intolérance

Publié le 16-05-2017

Source : www.leparisien.fr

Auteur : Marie-Charlotte Dutheil

« Douze mineurs isolés étrangers se produiront en spectacle ce mardi soir, à la salle des fêtes de la mairie.

Le sous-titre du spectacle, « Méta tounganna », signifie « Je pars à l’aventure » en bambara. Une langue parlée dans plusieurs pays d’Afrique, dont la Côté d’Ivoire et la Guinée-Conakry, dont sont respectivement originaires Aboubacar Sidick et Souleymane, tous deux âgés de seize ans. Ces deux mineurs isolés, arrivés en France au début de l’hiver, participent au spectacle « Hope side story », dont une représentation aura lieu ce mardi soir, à la salle des fêtes de la mairie de Gentilly.

Le premier a traversé le désert, puis la Méditerranée. Le second est arrivé par l’Espagne. Tous deux ont laissé leur mère au pays, et vivent au sein d’unités d’accueil spécialisées. C’est par ce biais qu’ils ont rejoint le projet, initié par les associations de Gentilly Takari Taka et L’Atelier des gents.

« J’avais besoin de raconter mon histoire, et que les gens comprennent que les immigrés ne viennent pas pour foutre le bordel, mais pour se construire une vie meilleure, explique Aboubacar Sidick. Surtout alors qu’une candidate qui voulait nous renvoyer chez nous a failli devenir présidente de la république. »

« On n’a pas quitté notre pays parce qu’on trouvait la France jolie, renchérit Souleymane. Mais parce que chez nous, sans argent, on ne peut pas obtenir de diplôme, et que l’on est condamné à rester dans la misère. »
Les deux adolescents partagent la scène avec dix autres mineurs isolés, trois comédiens et cinq musiciens originaires de Gentilly. Le spectacle, qui commence par un texte de Daniel Pennac sur les immigrés, mêle en effet parties récitées, musique et danse.

« Notre matière première était néanmoins le parcours de ces jeunes, ou plutôt ce qu’ils ont bien voulu nous en raconter, explique Rose-Mary D’Orros, sa co-créatrice. Pour certains, c’est encore trop sensible. Ils ont préféré nous parler de ce qu’on mange chez eux, ou de leur famille. Notre principale ambition était de les faire mieux connaître de la population des villes qui les accueillent. Qu’on ne les prenne pas pour des racailles, mais qu’on sache par quoi ils sont passés. »

« Hope side story, Méta tounganna », ce mardi, à 20 heures. A la salle des fêtes de la mairie, place Henri-Barbusse. Gratuit dans la limite des places disponibles. »

Voir en ligne : http://www.leparisien.fr/gentilly-9...