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Clermont-Ferrand : au Rivaly, 56 mineurs isolés tentent de se créer un avenir en France

Publié le 31-07-2017

Source : www.lamontagne.fr

Auteur : Emilie Zaugg

« Sur les 187 mineurs non accompagnés actuellement pris en charge dans le Puy-de-Dôme, 56 habitent la résidence Le Rivaly, à Clermont-Ferrand, gérée par l’association CeCler. Un coin de verdure ouvert sur la France.

Anton et Matis (*) sont en quête d’un balai. Comme tous les jeunes de leur âge, le ménage n’est pas franchement leur priorité mais ils n’ont plus le choix, leur logement a besoin d’un coup de propre.
Les deux ados, âgés de 16 ans, partagent un des appartements de la résidence Le Rivaly, située en retrait de l’avenue du Limousin sur les hauteurs de Clermont-Ferrand. La structure, ouverte depuis mars 2017, gérée par l’association CeCler, accueille 56 jeunes qui, comme Anton et Matis, ont quitté l’Albanie, leur pays d’origine, et sont arrivés en France seuls. Ils ont été pris en charge par le service d’Aide sociale à l’enfance (ASE) du conseil départemental qui les a orientés vers la résidence (lire ci-dessous).

"On donne la priorité à l’école ou à l’apprentissage."
DOMINIQUE CHARMEIL,
DIRECTRICE DE L’ASSOCIATION CECLER

L’équipe de Cecler, composée de deux assistantes sociales, deux animatrices, quatre veilleurs, un personnel d’entretien et deux cuisinières, encadre ces adolescents au parcours souvent cabossé. Une présence 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 est assurée. Des professionnels à l’écoute mais aussi très attentifs au règlement de la résidence et à l’accompagnement éducatif.

« Quand ils arrivent ici, on leur laisse un temps pour se poser, indique la directrice de l’association, Dominique Charmeil. Puis, après une phase d’entretien pour connaître notamment leurs projets, on donne la priorité à l’école ou à l’apprentissage. »

187 mineurs non accompagnés sont actuellement pris en charge dans le Puy-de-Dôme. 29 jeunes sont hébergés à l’hôtel, 158 vivent dans des hébergements conventionnés. Depuis le début de l’année 2017, 137 nouvelles arrivées ont été enregistrées (trois fois plus qu’en 2016).

La majorité des habitants du Rivaly viennent d’Afrique subsaharienne. D’autres d’Albanie ou du Maghreb. Des profils très différents. Une maîtrise de la langue parfois approximative. Tous passent un examen de santé complet. Une prise en charge est proposée pour panser les plaies, physiques ou psychologiques, laissées par le périple. Pour certains, qui ont été forcés à partir en France, parler de leur histoire ou du voyage reste impossible.

« C’est vraiment l’école qui va leur permettre de préparer l’avenir, insiste Sarah Haji-Bazin », chef de service au Rivaly. « Nous leur proposons aussi des activités et des loisirs afin de leur faire découvrir des lieux, des personnes, la diversité… », ajoute Coralie Tronches, assistante sociale.

Les adolescents ont l’obligation d’être présents à la résidence entre 21 heures et 6 heures. Les retards sont tolérés tant que le personnel d’encadrement est prévenu. Objectif : instaurer une relation de confiance. Midi et soir, des repas sont proposés. Pas toujours du goût des jeunes mais là aussi, tout est histoire de découverte. Certains n’avaient, jusqu’à il y a quelques semaines, jamais mangé de pâtes. Les spaghettis ont semblé faire leur effet…

Matis et Anton terminent leur séance de ménage. Mahmoud lui, arrive dans la cour, attristé que les cours de français qu’il suit s’arrêtent au mois d’août. « Moi, je sais parler mais ce que je veux, c’est apprendre à lire et écrire, insiste le jeune homme. Au début, je voulais entrer dans l’armée mais je crois que ça va être compliqué. Alors peut-être je deviendrai boulanger. »
D’une fenêtre s’échappe la chanson de Michel Berger, Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux. Tout un symbole pour ces gamins qui aspirent à se créer un nouveau chez eux.
À 18 ans, ils ne seront plus sous la responsabilité de l’ASE. Et devront quitter le Rivaly. Avec l’espoir d’obtenir un titre de séjour.

(*) Tous les prénoms ont été modifiés »

Voir en ligne : http://www.lamontagne.fr/clermont-f...