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Nord Franche-Comté : forte progression du nombre de mineurs étrangers non accompagnés

Publié le 15-09-2017

Source : www.francebleu.fr

Auteur : Par Nicolas Wilhelm

« D’origine africaine dans leur grande majorité, les mineurs non accompagnés (MNA) sont de plus en plus nombreux à être déposé par des passeurs devant les portes des institutions. Leur nombre augmente chaque année dans le Nord Franche-Comté.

La hausse a été très nette dans le Doubs entre 2015 et 2016. Elle se poursuit cette année. En Haute-Saône comme dans le Territoire de Belfort, le nombre de mineurs non accompagnés (MNA) a explosé en un an. Dans le Territoire, 39 mineurs ont été accueillis en 2016 et déjà ... 71 ont été recensés au 31 août.

Ces jeunes de 13 à 18 ans arrivent seuls en France. Ils ne fuient pas la guerre dans leur pays, mais partent parce que leurs pères ou leurs mères, malheureusement parfois les deux, sont décédés. Certains jeunes sont aussi maltraités par le nouveau conjoint.

L’autre raison, c’est qu’il n’y a aucune perspective pour eux dans leur pays. " Les départs sont plus ou moins préparés. Certains partent sur un coup de tête, d’autres s’organisent mieux, mais les parcours durent de nombreux mois. Nous avons même eu une personne qui avait passé un an et demi en transit » explique Pascal Garcin, directeur du service enfance, famille et parentalité au conseil départemental du Territoire de Belfort.

L’ Europe comme eldorado

L’Europe pour ces jeunes, c’est l’eldorado avec deux points de chute : l’Italie et l’Espagne. Ils progressent grâce aux passeurs. Mais, sortir de son pays, ça se paie. Ils doivent travailler à chaque point d’étape. Ils sont parfois exploités, maltraités, emprisonnés.

Ibrahim est arrivé cet été à Belfort en provenance du Mali. Un passeur l’a déposé en juin dernier devant le commissariat. "Je suis passé par l’Algérie, la Libye, l’Italie, Nice, Marseille. Puis je suis arrivé ici à Belfort", témoigne ce jeune Malien de 16 ans qui a perdu ses parents en 2011. Hébergé à Bavilliers au CEP de la Douce, le Centre Educatif et Professionnel, il y suit une formation en restauration. Le jeune homme est déterminé à se reconstruire par le travail.

Le diplôme, voie royale vers la régularisation

C’est la loi de protection des mineurs de 2007 qui l’impose. Quand un jeune arrive, il doit être mis à l’abri. Le service d’aide à l’enfance a ensuite cinq jours pour vérifier qu’il est bien mineur. Il passe un entretien avec un interprète, si besoin. En cas doute, il faut expertiser ses papiers, voire réaliser des tests osseux : examen dentaire ou radio des poignées. Si le doute n’est toujours pas levé, il profite à la personne.

Le mineur intègre alors le Centre Educatif et Professionnel de Bavilliers ou il apprend un métier. « L’élément essentiel pour ces jeunes c’est de décrocher un diplôme avant d’avoir 18 ans. Ce qui est important aussi, c’est de parler français. Ils ont alors toutes les cartes en main pour monter à Paris avec nous et demander une régularisation auprès de l’ambassade ou du consulat » explique le directeur du CEP de la Douce Dominique Trela.

Beaucoup de jeunes diplômés issus de ce dispositif travaillent aujourd’hui dans les plus grands restaurants du Territoire de Belfort. L’an dernierc toujours à Belfort, un mineur non accompagné avait décroché la mention très bien au baccalauréat obtenant la meilleure note de son lycée.> »

Voir en ligne : https://www.francebleu.fr/infos/soc...