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Un an après le démantèlement de la « Jungle » de Calais, l’inquiétude sur le sort de mineurs isolés

Publié le 24-10-2017

Source : www.lequotidiendumedecin.fr

Auteur : Coline Garré

« Un an après le démantèlement de la « Jungle » de Calais, l’UNICEF alerte sur la situation « catastrophique » des mineurs non accompagnés (MNA), dans le Pas-de-Calais. Une centaine d’entre eux, parmi un millier de personnes exilées, est en situation d’errance dans le Calaisis, déplore l’UNICEF. Sans abri sûr, sans accès à l’eau, soumis à l’exploitation, leurs conditions de vie ont empiré, assure l’organisation, s’appuyant sur le rapport de la commission des droits de l’Homme des Nations unies. Le 16 octobre dernier, les experts onusiens s’inquiétaient de ce que 700 migrants à Calais devaient se contenter de 10 toilettes mobiles, et 10 robinets. Ou compter sur les initiatives individuelles ou d’ONG pour leur ouvrir les portes de leurs propres commodités.

Le système de protection de l’enfance est saturé dans le Nord, rappelle l’UNICEF : au 15 octobre, France Terre d’Asile avait déjà accueilli 1 887 MNA depuis le début de l’année, contre 1 422 sur toute l’année 2016. Ces MNA pourraient être 25 000 d’ici à la fin de l’année.

Attention aux discriminations

L’UNICEF fait part de son inquiétude à l’égard des réponses qu’Edouard Philippe a ébauchées, le 20 octobre dernier, devant les élus départementaux. Il s’est engagé à ce que l’État « assume l’évaluation de l’âge et l’hébergement d’urgence » de ces MNA « jusqu’à ce que leur minorité soit confirmée ». Le Premier ministre a précisé qu’une mission d’expertise rendra d’ici à la fin de l’année des propositions en termes de financement et d’organisation. Et que 123 millions d’euros supplémentaires dans le budget 2018 seront consacrés à leur prise en charge, chiffrée, selon les départements, à un milliard d’euros.

« L’UNICEF France rappelle que ce sont avant tout des enfants en danger, et que ce transfert de compétences ne doit pas entraîner de discriminations entre enfants français et enfants étrangers », lit-on. L’organisation craint une mise à « l’abri au rabais », pour les étrangers, alors qu’en théorie, le dispositif de protection de l’enfance ne pose aucune exigence de nationalité.

« Si la mise en place des 70 Centres d’accueil et d’orientations dédiés aux mineurs (CAOMI) a permis de mettre à l’abri de nombreux enfants, certains centres n’avaient aucun éducateur ni traducteur, et sur les 2 000 enfants pris en charge, plus de 700 ont fugué. Si les moyens, notamment financiers, ne sont pas suffisants et si les modalités de mise en œuvre ne garantissent pas la stricte non-discrimination entre enfants français et enfants étrangers, cette décision peut créer une situation encore plus difficile pour les MNA », prévient Sébastien Lyon, directeur de l’UNICEF France.

L’organisation demande des places pérennes dans le système de protection de l’enfance, le développement des équipes mobiles dans les camps informels pour identifier les MNA, et l’augmentation du nombre d’administrateurs pour les accompagner dans leurs procédures d’asile et de réunification familiale, ainsi qu’une meilleure coordination entre la France et le Royaume-Uni. »

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