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Le difficile parcours des mineurs non accompagnés du Loiret

Publié le 30-10-2017

Source : www.larep.fr

Auteur : Aurélie Richard

« Les mineurs non accompagnés sont de plus en plus nombreux à arriver dans le Loiret. Ce qui pose la question de leur prise en charge.
En un an, le nombre de mineurs non accompagnés (MNA ; ex-mineurs isolés) arrivés dans le Loiret a été plus que mutiplié par deux. Ils étaient 143 au 1er octobre 2016. Au 4 octobre 2017, ils étaient 315 selon les chiffres du Conseil départemental. Deux ans auparavant, 95 jeunes mineurs étrangers avaient été accueillis à cette même date.

Il s’agit essentiellement de garçons venus du Mali, de Guinée, d’Angola, du Cameroun, du Soudan ou encore du Pakistan, d’Afghanistan.

À la mi-octobre, une centaine de mineurs n’étaient pas scolarisés

Cet afflux n’est pas sans poser de problèmes pour leur prise en charge. Le 18 octobre dernier, des membres de différentes associations réunies au sein du Cojie 45 (Collectif des jeunes isolés étrangers) avaient sollicité un rendez-vous à l’Inspection académique à Orléans. Car la scolarisation de ces jeunes n’est pas si simple. « À cette date (le 18 octobre), 35 jeunes de moins de 16 ans sont en attente pour passer des tests scolaires et 14 en attente d’affectation. Concernant les plus de 16 ans, 34 sont en attente des tests et 42 en attente d’affectation », signalait alors Ségolène Petit, de RESF (Réseau éducation sans frontières) 45.

Certains, non francophones, doivent suivre des cours d’alphabétisation, qu’assure notamment Olivet Solidarité.

Les mineurs non accompagnés sont pris en charge par le Département, au titre de la protection de l’enfance. Ils sont hébergés, notamment à l’Hôtel de Paris à Orléans, « à quatre par chambre parfois », glisse un bénévole.

Martine, « marraine » d’un mineur non accompagné, a elle-même hébergé deux jeunes chez elle :
« Ils avaient été évalués. Ils étaient bien mineurs. Mais on ne leur avait pas trouvé de place. On m’a alors demandé de l’aide. »

Trouver des places d’hébergement n’est pas aisé.

Pour Marie-Noël Vitry, de la Cimade, le suivi psychologique est un gros point noir :
« C’est la grosse défaillance car il n’y a pas assez de travailleurs sociaux pour s’occuper de tous. Cela fait des années qu’on dit qu’il n’y a pas assez de monde. »
D’autant que comme le rappelle Serge, membre du Cojie, « ce sont des jeunes qui ont risqué leur vie en prenant certains passages. »

Le Département envisage un plan d’actions

C’est le cas d’Issa, 13 ans (prénom modifié). Il est arrivé il y a environ trois mois de Guinée-Conakry :

« Je suis parti avec mon frère qui a 16 ans. Mon père n’acceptait pas de nous payer les études là-bas. C’est mon frère qui a décidé de partir. On a pris des camions pour remonter jusqu’au Maroc, en Espagne… »
Kolo, 14 ans, est lui originaire de Côte-d’Ivoire :

« C‘était très compliqué là-bas. J’ai perdu mon père. Je n’allais pas à l’école. J’étais maltraité… Je suis passé par le Niger, la Libye, l’Italie pour arriver en France. »
Du côté du Département du Loiret, on indique que « le 8 novembre, une journée de politique publique concernant les MNA est organisée. Des ateliers sont prévus afin d’élaborer des propositions pour prendre en compte la singularité de ces jeunes dont le parcours est complexe. »

Alexandrine Leclerc, vice-présidente au Département en charge notamment de l’enfance, met en avant que « la collectivité se doit de répondre aux besoins de ces jeunes. Nous avons souhaité engager une réflexion afin de construire un plan d’action qui répond aux enjeux de leur prise en charge : éducation, formation, accompagnement, accès aux droits et à la citoyenneté, participation à la vie sociale. » »

Voir en ligne : http://www.larep.fr/orleans/social/...