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Journée internationale des droits de l’enfant : Pourquoi de nombreux mineurs étrangers dorment dans les rues de Lyon ?

Publié le 20-11-2017

Source : www.20minutes.fr

Auteur : Caroline Girardon

« Des dizaines de migrants isolés et mineurs, arrivés récemment dans le Rhône, se retrouvent sans solution d’hébergement.

Ils espéraient avoir touché au bout, rêvant d’une nouvelle vie, loin des menaces, loin des violences et des tortures qu’ils disent avoir subies dans leurs pays. Mais en arrivant à Lyon, ils ont simplement trouvé un coin de trottoir sale où dormir la nuit, au milieu des rats, des déjections et des détritus. Sans tente, ni couverture.
Les migrants, pour la plupart Africains, qui s’étaient installés avec leur maigre balluchon depuis plusieurs semaines derrière la gare de la Part-Dieu, ont été délogés vendredi. Des dizaines d’entre eux se disent mineurs mais se retrouvent toujours à la rue. Un casse-tête pour les autorités.

Vérifier leur identité

A l’heure de présenter les grandes lignes du plan d’hébergement d’urgence qui sera déployé cet hiver à Lyon, le Préfet du Rhône, reconnaît qu’aucun volet spécifique ne sera consacré à ces mineurs isolés, qui une fois leur statut confirmé, doivent être pris en charge par la Métropole.

« Ils sont arrivés avec leur histoire, mais sans papiers pour la plupart d’entre eux. On a parfois des doutes sur le fait qu’ils soient mineurs. Ils n’ont aucun document pour le prouver. Le vérifier prend de fait du temps », explique Stéphane Bouillon. Et d’ajouter : « Ils devraient être pris en charge le temps que l’on puisse vérifier leur situation. » Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

En attendant d’avoir un rendez-vous avec la Méomie, le service de la Métropole qui doit les héberger en urgence et procéder aux premières vérifications, ils patientent dans la rue. La Métropole de Lyon se dit débordée par l’afflux de ces « mineurs isolés non accompagnés ». 1.040 sont arrivés sur le territoire lyonnais ces derniers mois. Contre 700 recensés durant tout au long de l’année 2016.

« Crise migratoire sans précédent »

« La difficulté c’est que nous devons faire à une crise migratoire sans précédent et un afflux massif de personnes en exode », constate Stéphane Bouillon. Dans le Rhône, le nombre de demande d’asile a augmenté de 40 % entre 2015 et 2016, et 25 % l’an dernier. Résultat : En raison d’ « une embollisation des dispositifs d’accueil », les délais pour traiter les dossiers s’allongent considérablement. Il fallait en moyenne entre deux et cinq jours pour vérifier l’identité des mineurs. Aujourd’hui, cela nécessite plus de trois semaines.

« Mais nous travaillons en bonne intelligence avec la Métropole », assure le préfet du Rhône, conscient qu’il « va falloir accélérer les délais et faire vite ». Le problème est double : si les services administratifs sont débordés, le dispositif d’hébergement d’urgence et les CADA (centre d’accueil des demandeurs d’asile) sont également saturés. « Quoi que vous puissiez faire, les places sont systématiquement prises », déplore Stéphane Bouillon.

Pas de solution avant la fin de l’année

David Kimelfeld, le président de la Métropole a précisé qu’une association devrait être mandatée à partir de janvier pour accélérer l’examen des dossiers concernant les mineurs isolés. Selon Rue 89 Lyon, un appel d’offres va prochainement être lancé auprès des associations. La situation ne devrait pas se débloquer avant la fin de l’année. Soit encore deux mois à dormir dans le froid… »

Voir en ligne : http://www.20minutes.fr/societe/216...