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En Suède, la « loterie de l’asile » pour les mineurs isolés

Publié le 30-11-2017

Source : www.lemonde.fr

Auteur : Par Anne-Françoise Hivert

Extraits :

« Arrivés en 2015, beaucoup vivent dans l’incertitude d’une décision qui tarde à venir, avec des chances qui s’amenuisent d’obtenir un permis de séjour à mesure qu’ils atteignent la majorité.

« Avez-vous de la place sur votre canapé pour un ado quelque temps ? » La question, adressée aux paroissiens de la région de Göteborg, sur la côte ouest de la Suède, émane de l’évêque Per Eckerdal. Les jeunes qu’il cherche à loger sont des demandeurs d’asile, arrivés en Suède il y a deux ans en tant que mineurs non accompagnés, mais qui ont depuis atteint la majorité et attendent toujours une décision finale. Accueillis par les communes à leur arrivée, ils sont priés, le jour de leurs 18 ans, de faire leurs valises, et sont envoyés dans un centre pour adultes, souvent à des centaines de kilomètres de leur école.

En Suède, leur sort divise jusqu’au sein du gouvernement où, sous la pression des Verts, les sociaux-démocrates ont accepté, lundi 27 novembre, de donner une nouvelle chance à certains d’entre eux. Si la proposition est adoptée par le Parlement, ils pourront, d’ici l’été prochain, déposer une nouvelle demande d’asile pour étudier en Suède, à condition d’être arrivés avant le 24 novembre 2015 (date du durcissement de la loi sur l’asile) et d’avoir attendu au moins quinze mois avant d’obtenir une décision de l’Office des migrations. Entre 8 000 et 9 000 personnes pourraient être concernées. Pour les ONG, c’est un premier pas, loin d’être suffisant.
Santé mentale

La Suède a accueilli 35 369 mineurs isolés en 2015, soit 20 % des 160 000 demandeurs d’asile arrivés cette année-là dans le pays, avant qu’elle ne ferme ses frontières en janvier 2016. Neuf sur dix sont des garçons, aux deux tiers originaires d’Afghanistan. A l’époque, les fonctionnaires de l’Office des migrations, débordés, se contentent d’enregistrer leurs demandes d’asile, puis les dispatchent dans les communes. Ils patientent un an, parfois deux, avant une convocation.

L’incertitude pèse sur leur santé mentale, selon une étude réalisée par l’Ombudsman (le Défenseur des droits) des enfants : « Ils ont des difficultés à se concentrer à l’école,...

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Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/societe/artic...