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Mineurs migrants : le Tarn en difficulté

Publié le 26-03-2018

Source : www.ladepeche.fr

Auteur : M.L.

« Face à l’augmentation du nombre de mineurs et de jeunes migrants isolés, le département du Tarn a créé de nouveaux services d’évaluation, d’accueil et de suivi. Sans parvenir à résorber les délais d’attente et les coûts, en l’absence d’aide de l’état.

« L’augmentation du nombre de primo arrivants, 95 depuis le 1er janvier, met le service d’évaluation en difficulté. En 2017, à la même époque, ils étaient 35 », explique Florence Chisin, directrice du service Enfance et familles du département. à ce jour, 72 jeunes migrants sont en attente d’évaluation dans le Tarn. « Aucun n’est à la rue » précise la directrice.

Début novembre, le département a mis en place un Seho, service d’évaluation d’hébergement et d’orientation. Objectif : tenter de réduire les trois mois de délais d’attente des mineurs migrants isolés pour obtenir une décision de justice. Et tenter par la même occasion de réduire les coûts de mise à l’abri de ces jeunes isolés, qui faute de place d’accueil d’urgence, sont hébergés dans les hôtels des principales villes du Tarn. Près de cinq mois après la mise en service du Seho à l’ANRAS, dont dépendent les foyers d’accueil Saint-Jean à Albi et Jeunes travailleurs à Graulhet, il faut encore un mois en moyenne pour évaluer et orienter ces mineurs.

Nouveau service début avril

Le département vient de recruter en interne une coordonnatrice et deux gestionnaires pour activer, début avril, « un nouveau service chargé de piloter l’ensemble des dispositifs d’accueil et d’accompagnement des migrants mineurs et jeunes majeurs non accompagnés ».

Entre autre mission, la coordonnatrice est chargée de développer « de nouvelles structures d’accueil avec les établissements médico-sociaux… » et des partenariats avec des familles d’accueil bénévoles.

« Ces familles seraient accompagnées par le nouveau service, pour le suivi scolaire, social, professionnel et administratif des jeunes, avec une indemnité financière « d’entretien » pour la famille », détaille Florence Chisin. Une solution d’accueil et d’accompagnement qui serait moins coûteuse et plus efficace que le simple hébergement en chambre d’hôtel.

249 jeunes accueillis en 2017

En 2017, le Tarn a accueilli 249 jeunes dont 189 mineurs et 60 en contrats jeunes majeurs (18 - 21 ans). 71 sont en attente ou en cours d’évaluation et 118 mineurs ont été confiés au Tarn, selon une clé de répartition nationale, par décision de justice.

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128 mineurs confiés au Tarn

A ce jour, les 128 jeunes mineurs confiés au Tarn sont accueillis au foyer des jeunes de Graulhet, à l’AEP La Landelle à Castres et dans des appartements gérés par le foyer Léo Lagrange. La majorité a entre 16 et 18 ans ; les moins de 14 ans sont pris en charge par des assistants maternels ou familiaux ou en maison d’enfants à caractère social.« Nos difficultés concernent la mise à l’abri des arrivants. On doit adapter nos dispositifs en permanence. à partir du 3 avril, on ouvre des places d’urgence supplémentaires dont 6 à Mazamet au pôle d’Autan, avec l’annexe Sainte-Marie, qui passe de 6 à 12 places. Mais c’est encore insuffisant vue le nombre d’arrivées », résume Florence Chisin.

Appel à l’état

Réunie le 21 mars, l’association des départements de France a rejeté les propositions transmises le 12 mars par le gouvernement, pour la prise en charge financière des mineurs non accompagnés. « On attend une aide financière plus importante qu’un forfait dégressif sur 25 jours, sur lequel nous n’avons aucune visibilité. Il faut un accompagnement décent pour ces jeunes et financièrement, nous avons atteint nos limites » explique Monique Corbière-Fauvel, vice-présidente du Tarn.

« Ils reconnaissent qu’ils sont débordés »

« Ils reconnaissent qu’ils sont débordés. Ils souhaitent libérer des places avec le relais des associations et des particuliers. Nous sommes d’accord, mais pas dans n’importe quelles conditions ». Jérôme Goust, membre du collectif Solidarité migrants Graulhet, faisait partie de la délégation d’associations (avec RESF 81, la Cimade, Attac Tarn, le Mrap et la Ligue des droits de l’homme), reçues début mars par Christophe Raymond, président du département et deux vice-présidentes, Claudie Bonnet, déléguée à la cohésion sociale, et Monique Corbière-Fauvel, chargée de l’enfance et des familles.

Les associatifs ont demandé, entre autres, au président du département, de garantir les procédures à l’arrivée des jeunes migrants, avec la présomption de minorité, l’information sur leurs droits, la mise à l’abri et une limitation à cinq jours de la période d’évaluation, avant la saisie de l’autorité judiciaire.

Une personne référente

Les associations de soutien aux migrants souhaitaient également alerter le président du département sur les migrants en contrat jeune majeur, qui se voient néanmoins notifier une obligation de quitter le territoire français par la préfecture.

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Voir en ligne : https://www.ladepeche.fr/article/20...