InfoMIE.net
Informations sur les Mineurs Isolés Etrangers

Accueil > Actualités MIE > Mineurs étrangers isolés : leur nombre explose pour l’aide sociale à (...)

Mineurs étrangers isolés : leur nombre explose pour l’aide sociale à l’enfance

Publié le 16-03-2018

Source : www.ladepeche.fr

Auteur : Gérald Camier

« La prise en charge des mineurs étrangers isolés est en forte augmentation et le conseil départemental de Haute-Garonne peine à solutionner l’afflux constant de jeunes migrants.

La prise en charge des « mineurs non accompagnés » ou nommés aussi « mineurs étrangers isolés » devient une mission qui pèse de plus en plus lourd au sein des conseils départementaux qui sont chargés de l’aide sociale à l’enfance (ASE) en France. La question, toujours sans réponse, a été débattue durant deux heures, lundi dernier, dans le bureau du Premier ministre Edouard Philippe qui a reçu les représentants de l’Assemblée des départements de France à Matignon. [...] Dans cette affaire, les départements réclament une prise en charge financière plus substantielle de la part de l’Etat qui a provisionné 132 millions d’euros supplémentaires. Le conseil départemental de la Haute-Garone n’est pas épargné par cette situation préoccupante.

« Près de 50 000 jeunes »

« Nous prenons actuellement en charge 971 mineurs non accompagnés dans les différentes structures d’accueil que compte le département, expliquent Arnaud Simion, vice-président du conseil départemental délégué à l’enfance et la jeunesse. Environ 350 jeunes, qui avaient été déclarés mineurs et qui sont aujourd’hui majeurs, sont toujours suivis par nos services d’insertion et nous suivons 612 mineurs qui sont logés dans des maisons d’enfance à caractère social (MECS). Leur accompagnement comprend l’apprentissage de la langue, le suivi administratif ». Côté finances, le budget de l’ASE du Département (160 millions d’euros en 2017, N.D.L.R.) est en augmentation chaque année pour faire face à l’afflux continu des mineurs étrangers. « L’aide aux mineurs étrangers a atteint 35 millions d’euros cette année. Elle était de 31 millions d’euros en 2016 », confirme Arnaud Simion.

En 2010 en France, le nombre de mineurs migrants confiés aux départements était de 4 000. L’an dernier, leur nombre a augmenté de 85 % pour dépasser 25 000 jeunes pris en charge. Certaines évaluations parlent même de près de 50 000 jeunes migrants arrivés depuis 2017 sur le territoire. Conséquence : nombre d’entre eux ne trouvent pas d’hébergement dans les structures adaptées et trouvent refuge dans la rue ou dans des squats. Nombre d’associations, qui les accompagnent sur le terrain, dénoncent les carences des services de l’Etat et les méthodes du DDAEOMI (lire ci-contre). C’est le cas du collectif AutonoMIE qui, en juillet 2017 à Toulouse, a fustigé les « conditions d’évaluation des personnes étrangères se présentant comme mineurs » dont certains « doivent subir jusqu’à dix interrogatoires à charge ».

[...]

La difficile évaluation de l’âge des jeunes migrants

Dans le département, à Toulouse en l’occurrence, un guichet unique pour déterminer si le jeune migrant est mineur ou pas : le DDAEOMI (dispositif départemental d’accueil, d’évaluation et d’orientation des mineurs isolés). Le service a ouvert le 4 juillet 2016 à Toulouse, en application de la circulaire Taubira du 31 mai 2013 relative aux modalités de prise en charge des jeunes isolés étrangers et de la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant. Au titre de sa compétence de l’Aide sociale à l’enfance, le Département a délégué la gestion de ce dispositif à l’Association nationale de recherche et d’action solidaire (ANRAS). Au terme de l’évaluation, le dossier est transmis avec avis par le conseil départemental au Parquet qui statue sur la situation du jeune. L’objectif est d’établir – sur la base d’entretiens réalisés par des éducateurs, médecins, psychologues – s’ils sont effectivement mineurs. Car rares sont ceux qui disposent de papiers d’identité, ce qui conditionne leur prise en charge et notamment leur hébergement. Beaucoup sont alors contraints de dormir dehors. »

Voir en ligne : https://www.ladepeche.fr/article/20...