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Demandes d’asile : plus de 100 000 dossiers déposés en 2017

Publié le 10-04-2018

Source : Le Point

Auteur : avec AFP

« Selon des chiffres définitifs publiés lundi 9 avril, 100 755 demandes ont été enregistrées l’an dernier par l’Office français de protection des réfugiés.

Le nombre de demandes d’asile déposées en France en 2017 est en nette hausse par rapport à 2016, comme le montrent les chiffres publiés lundi par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Des chiffres qui montrent un bond des dossiers albanais, bien devant les pays en crise comme l’Afghanistan ou la Syrie. Au total, 100 755 demandes ont été enregistrées en 2017 par l’Ofpra, ce qui représente une hausse de 17,5 % par rapport à 2016, selon le rapport annuel de l’Office. Un « cap symbolique » a été franchi, « sans que cela constitue un afflux massif », a assuré Pascal Brice, le directeur général de l’Ofpra, en conclusion du rapport publié juste avant l’examen du controversé projet de loi asile-immigration, à partir du 16 avril, à l’Assemblée nationale. L’examen en commission des Lois avait donné déjà lieu à des débats à rallonge la semaine dernière.

Les premières demandes (hors mineurs et réexamens) se sont établies à 73 802, là aussi un plus haut niveau historique, le précédent « pic » ayant été atteint en 2003 dans le sillage des guerres en ex-Yougoslavie, selon ce document qui confirme des tendances largement dévoilées en janvier. Le taux de protection est passé à 36 %, contre 38 % l’année précédente, du fait que beaucoup de demandeurs venaient de pays où l’absence de conflit ou de persécution justifiait peu une demande d’asile. La demande albanaise a bondi à 12 131 dossiers au total (mineurs et réexamens compris), soit une hausse de 60 % en un an - après avoir déjà doublé l’année précédente.

Décourager les demandes abusives

Ce phénomène, attribué en grande partie à des motivations économiques, a connu « un infléchissement au second semestre », selon l’Ofpra. Mais il inquiète l’Intérieur qui a inclus plusieurs mesures pour décourager les demandes abusives dans son projet de loi, au risque, selon les associations, d’une réduction des droits. Viennent ensuite l’Afghanistan (6 671 demandes), la Syrie (5 824), Haïti (5 744), qui concerne surtout la Guyane, et le Soudan (4 823). Autre confirmation : la forte progression des pays d’Afrique de l’Ouest et francophones, notamment des Ivoiriens, dont la demande a plus que doublé (3 745 dossiers), des Guinéens (+ 50 % à 4 292) et des ressortissants de République démocratique du Congo (4 228).

« Nous sommes à contretemps des autres pays européens », avait déploré le 9 avril le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, alors que, dans l’ensemble de l’UE, la demande d’asile a été divisée par deux l’an dernier, avec dans le trio de tête Syriens, Irakiens et Afghans. En France, l’année 2017 a également vu « une augmentation des demandes concernant les mineurs isolés », avec une hausse de 24,7 % à 596 dossiers. Paradoxalement, cela souligne aussi combien ces jeunes demandent peu l’asile, puisque dans le même temps quelque 15 000 mineurs isolés ont été placés l’an dernier auprès de l’aide sociale à l’enfance.

Hausse de la demande géorgienne en 2018

Pour 2018, le début de l’année se caractérise par une « baisse importante de la demande albanaise, un ralentissement de la demande haïtienne et une hausse marquée de la demande géorgienne », a indiqué Pascal Brice. Cette hausse de la demande géorgienne semble la nouvelle inquiétude des autorités françaises, Gérard Collomb ayant parlé fin mars d’une « explosion » des dossiers géorgiens. À noter : pour avoir un tableau complet de la demande d’asile, il faut ajouter aux chiffres de l’Ofpra les migrants ayant déposé un dossier en préfecture mais relevant d’un autre pays européen aux termes de la procédure dite « de Dublin ».

La demande atteint 121 200 dossiers au total, selon l’Intérieur, pour qui la procédure Dublin représente désormais « 36 % de la totalité de ces demandes d’asile ». En ce qui concerne les délais d’instruction, ils sont descendus à un niveau « historiquement bas » qui est « proche de trois mois », souligne Pascal Brice. L’un des objectifs du projet de loi asile-immigration est de ramener à six mois, passage en préfecture et recours compris, le délai total d’instruction des demandes pour entamer rapidement le travail d’intégration des réfugiés ou, a contrario, pouvoir expulser les déboutés avant qu’ils n’aient eu le temps de tisser des liens en France. »

Voir en ligne : http://www.lepoint.fr/societe/deman...