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La difficile situation des mineurs non accompagnés

Publié le 6-09-2018

Source : www.37degres-mag.fr

Auteur : Mathieu Giua

Extraits :

« La question des mineurs non accompagnés, ces jeunes migrants arrivés en France dans l’espoir de recommencer une vie nouvelle, ne cesse d’alimenter l’actualité. En cause, un nombre toujours plus important de mineurs isolés qui arrivent en France mais aussi en Touraine, et l’incapacité des pouvoirs publics à faire face à cette question. Une situation d’urgence qui inquiète les associations qui viennent en aide à ces jeunes, à l’instar d’Utopia 56. Dernier exemple de cette crise humaine, avec l’installation au cœur de l’été d’un campement de mineurs isolés à Saint-Pierre-des-Corps.

Depuis la mi-juillet, ils sont plusieurs dizaines de jeunes hommes à s’être installés à Saint-Pierre-des-Corps, dans un campement de fortune, avec l’aide d’associations locales. Ces jeunes viennent pour la plupart d’Afrique de l’Ouest, du Mali ou encore de Guinée et sont arrivés en France par des moyens de fortune, à la recherche d’une vie meilleure. En attendant que les autorités statuent sur leur sort et la possibilité ou non de poursuivre leur vie en France, ils n’ont trouvé comme refuge que ce campement et ces tentes. De 25 jeunes au départ du campement mi-juillet, ils sont désormais 60, tandis que dans le même temps les délais d’évaluation aux services de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) sont passés de trois semaines à un mois-et-demi.

(...)

Des pouvoirs publics dépassés

Depuis l’an dernier, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire peine ainsi à assumer sa mission d’accueil pour ces jeunes. Par la voix de son président Jean-Gérard Paumier, le Département tire régulièrement la sonnette d’alarme.

Et le président du Département de prendre des mesures fortes pour prouver ses dires, quitte à se mettre hors-la-loi. Fin avril il avait ainsi décidé que le service d’accueil des Mineurs Non Accompagnés serait désormais fermé dès lors que les demandes excèderont les capacités de réponses des services. Depuis, le délai légal de 5 jours de prise de rendez-vous pour les jeunes qui se présentent n’est plus tenu. De plus, ces derniers ne bénéficient plus de mise à l’abri pourtant obligatoire et se retrouvent donc à la rue en attendant leur évaluation.

Une situation que le président du Département assume et justifie par un manque de moyens et pour laquelle il réclame plus d’aides de l’Etat. Jean-Gérard Paumier, n’est pas le seul élu local à s’alarmer. En Gironde, en Isère, même problème et la gronde monte chez les élus départementaux, certains évoquant « un tranfert de competences déguisé ». Une gronde à laquelle le Premier Ministre Edouard Philippe a répondu en octroyant une prise en charge partielle du surplus financier lié aux mineurs non accompagnés sur l’année 2017. Pour l’Indre-et-Loire cela représente une enveloppe de 1,248 millions d’euros sur un budget de 11 millions. En Indre-et-Loire, quelques mesures ont également été annoncées la semaine dernière par la Préfecture et le Département comme l’ouverture de 25 places d’hébergement supplémentaires pour les mineurs isolés. Des places qui viennent compléter le dispositif de 250 places dont dispose déjà le département. Insuffisant en comparaison avec les 865 mineurs non accompagnés qui ont été recensés par le Département depuis le début de l’année.

De plus en plus de refus

Sur les 865 mineurs recensés en 2018, 733 ont déjà été évalués à ce jour et seuls 307 ont été reconnus mineurs et ont donc pu bénéficier du dispositif d’accompagnement auquel ils ont le droit jusqu’à leur majorité. Un nombre élevé de refus qui interroge les militants associatifs. Pour Marine et Angelo d’Utopia 56 : « Il n’y a aucune bienveillance dans l’accueil des mineurs et le doute ne leur bénéficie jamais » affirmaient-ils il y a quelques semaines en nous montrant des résultats d’évaluation de minorité. Dans ces documents, il y était noté en effet que le doute persistant sur les personnes évaluées conduisait à un refus de reconnaissance de minorité et donc une absence de prise en charge.

Régulièrement, pour dénoncer ces refus, Utopia, avec son avocat, entame des recours juridiques. « Sur 18 recours l’an passé, 12 mineurs qui n’avaient pas été reconnus dans un premier temps par l’ASE l’ont été finalement par la suite » expliquaient alors nos interlocuteurs. »

Voir en ligne : https://www.37degres-mag.fr/a-la-un...