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Mineurs non accompagnés : toujours des jeunes à la rue à Tours

Publié le 22-10-2018

Source : La Nouvelle République

Auteur : Vanina Le Gall

Extraits :

« Un problème social, humanitaire et financier. Depuis des mois, le dossier des mineurs non accompagnés fait réagir. Des jeunes dorment toujours dehors.

Pourquoi ils font comme ça ? C’est le pays des droits, non ? Le jeune homme dépité qui s’exprime dit avoir 16 ans. Devant la gare de Tours, il a rejoint d’autres jeunes migrants en ce jeudi ensoleillé. Un point de ralliement pour noyer son ennui et partager ses galères. Le jeune Guinéen, arrivé via l’Espagne quatre jours auparavant, nous dit-il, s’est présenté à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) le jour où nous l’avons rencontré, le 18 octobre. Il raconte être ressorti sans rien, même pas une date de rendez-vous. Il ne précise pas davantage, le visage fermé.

A ses côtés, un compatriote du même âge, arrivé à Tours, en train, « par hasard ». Lui est à l’hôtel, mis à l’abri par ces mêmes services de l’ASE. Entre les deux cas, toute la difficulté à gérer une situation qui, depuis le printemps, a littéralement explosé.
L’arrivée massive de migrants mineurs a obligé à s’organiser. A improviser aussi. Et le monde associatif s’est emparé du problème là où le conseil départemental et les services de l’État ont paré au plus pressé. Avec les moyens du bord. Pas question ici d’opposer les uns aux autres de manière binaire. Juste de constater qu’en ce mois d’octobre, la situation n’est visiblement pas résolue.

(...)

Repères
- Tous les conseils départementaux doivent, aux mineurs non accompagnés une protection inconditionnelle au titre de l’enfance en danger. Cela se traduit par une mise à l’abri et une évaluation qui, en cinq jours (délai imposé par l’État) doit permettre de déterminer la minorité du migrant.
- Le département d’Indre-et-Loire explique, comme d’autres, être débordé par le flux et étranglé financièrement. Les dernières données parlent de 1.070 MNA au 25 septembre, et 1.165 au 10 octobre. Plus de 300 MNA ont été pris en charge.
- En juin, le Département était aux cinq jours d’évaluation légaux. En septembre, les délais sont montés à 44 jours. Ils sont redescendus à 30, grâce au renforcement de cinq postes.
- Le département a lancé un dispositif d’accueil solidaire. Plusieurs dossiers de familles sont actuellement en cours de validation.
- Le centre d’hébergement géré par l’État (avec 25 places réservées aux MNA) devait ouvrir en octobre. Projet reculé à novembre, semble-t-il. »

Voir en ligne : https://www.lanouvellerepublique.fr...