InfoMIE.net
Informations sur les Mineurs Isolés Etrangers

Accueil > Actualités MIE > Loire-Atlantique : Hébergement en familles, accueil de jour.. Des solutions (...)

Loire-Atlantique : Hébergement en familles, accueil de jour.. Des solutions d’urgence pérennisées pour les jeunes migrants

Publié le 8-11-2018

Source : www.20minutes.fr

Auteur : 20 Minutes avec AFP

Extraits :

« Entre 2012 et 2016, la Loire-Atlantique est passée d’une quarantaine à plus de 600 mineurs étrangers pris en charge. Face à un phénomène qui touche de nombreux départements, elle a développé des solutions d’urgence qui sont en train de se pérenniser. « Un point critique structurel avait été atteint à l’été 2015 », se souvient Fabienne Padovani, vice-présidence socialiste du conseil départemental.

C’est à cette rentrée-là que la Loire-Atlantique a décidé de mettre en place « l’accueil solidaire », sollicitant des familles de la région pour héberger des jeunes ayant fui seuls la misère économique dans leur pays dans l’espoir d’obtenir des papiers en France avant d’atteindre la majorité. Avec ce dispositif, le département peut mieux honorer l’obligation qui lui est faite de prendre en charge tous les mineurs, une idée qui pourrait faire des émules lors du congrès de l’assemblée des départements de France qui se tient jeudi et vendredi à Rennes.

« Dans une famille, c’est accepter plein de contraintes »

« Cela nous a sécurisés par rapport à une association de bénévoles, car là le département engage sa responsabilité civile », explique Gildas qui accueille depuis février Boubacar, un adolescent venu seul de Guinée à l’âge de 13 ans.

A Nantes, où il est arrivé en juin 2017, Boubacar se souvient qu’il « ne connaissait personne ». Le département, après la procédure ayant permis d’établir qu’il était bien mineur, l’a hébergé dans un foyer avant de lui proposer d’être logé dans une famille. « En même temps je voulais et j’hésitais » à faire ce choix, raconte-t-il. « Tu ne connais pas les gens qui vont t’accueillir, tu ne sais pas s’ils vont t’aimer. »

« Etre hébergé dans une famille, c’est accepter plein de contraintes », reconnaît Gildas. « Le foyer ne me manque pas, en vrai », reconnaît l’adolescent, soulignant qu’il se repose mieux après ses journées de collégien et apprécie de retrouver en ville les amis rencontrés au foyer. Gildas et Hélène, qui sont défrayés pour leur accueil, ont d’abord reçu Boubacar seulement les week-ends pour que l’harmonie se crée avec leurs deux enfants de 10 et 13 ans. Ils estiment que leur soutien est important notamment pour donner au jeune garçon « des codes de vie que l’on n’a pas si on reste dans sa propre communauté ».

« Un lieu neutre, sans enjeu »

Désormais, une vingtaine de ces mineurs non accompagnés, souvent désignés par l’acronyme MNA, sont hébergés via le dispositif, selon Fabienne Padovani mais durant les quelques semaines où l’on évalue leur situation à l’arrivée, ils sont logés en chambres d’hôtel. Durant cette période, pour faire face à l’ennui et éviter qu’ils ne soient happés par des réseaux, l’ Agence départementale de prévention spécialisée (ADPS) de Loire-Atlantique a été sollicitée depuis fin 2016 pour assurer un accueil de jour.

« L’intérêt de cet outil-là, c’est d’être un lieu neutre, sans enjeu par rapport à leur situation personnelle et ils arrivent à verbaliser des choses », estime le directeur de l’ADPS, Philippe Mahé, insistant sur les traumatismes vécus par ces enfants durant leur voyage. Mais avec deux éducatrices, les moyens sont très insuffisants, estime-t-il, surtout face à d’autres phénomènes comme celui de « jeunes errants en centre-ville » de Nantes. « Il y a certainement un travail de prévention à faire aussi à ce niveau-là », selon Philipe Mahé.

(...) »

Voir en ligne : https://www.20minutes.fr/nantes/236...