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Les droits des enfants bafoués

Publié le 22-11-2018

Source : GAUCHEBDO

Auteur : Talissa Rodriguez

Extraits :

« VAUD • Le renvoi d’enfants de requérants d’asile déboutés et de mineurs non accompagnés hors de Suisse a été dénoncé à Lausanne, à l’occasion de la journée internationale de droits de l’enfant.

« C’est au Conseil d’Etat de se positionner. Soit il assume sa politique, qui considère que les migrants mineurs ne sont pas des enfants, qu’il s’agit de requérants d’asile avant tout et qu’ils doivent donc en subir les conséquences. Soit il choisit au contraire de les considérer comme des enfants et de préserver leurs droits. Il devra dès lors prendre des mesures et gérer l’aide d’urgence d’une manière un peu différente ». Timothée Alder est assistant social à l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM), et délégué syndical du Syndicat de Services publics (SSP). Avec le collectif Droit de rester Vaud, le groupe SSP de l’EVAM a organisé mardi 20 novembre une manifestation à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, avec le slogan « Les mêmes droits pour tous les enfants ». Ils dénonçaient les renvois des enfants de requérants d’asile déboutés et de mineurs non accompagnés (MNA).

La Suisse est en effet signataire de la Convention internationale des Droits de l’Enfant, qui garantit la prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant, alors qu’en Suisse, les renvois musclés de familles avec enfants sont en augmentation et alarment les travailleurs sociaux, les psychologues ou encore les enseignants.

(...)

Droits des mineurs non accompagnés

Au printemps passé déjà, des éducateurs de foyers MNA soutenus par le SSP avaient organisé une grève et une manifestation afin de dénoncer les conditions d’accueil, en dessous des normes pratiquées dans les autres foyers pour mineurs du canton. Ils demandaient en particulier que les surveillants des foyers ne portent pas de signes distinctifs ou du matériel antiémeute, comme des sprays au poivre ou des gants renforcés. Ils souhaitaient aussi que les surveillants suivent une formation spécifique, fassent partie intégrante des équipes éducatives et soient soumis aux mêmes voies hiérarchiques. « Il s’agit de créer une véritable culture commune, qui soit plus éducative, et moins axée sur la répression et la sécurité », explique Timothée Alder

Pour le travailleur social, cette mobilisation a permis des avancées. En effet, un nouveau concept socio pédagogique est en cours d’élaboration sous contrôle du SPJ. En plus du rôle des surveillants, celui-ci concerne également les horaires de la couverture éducative ou encore une amélioration des taux d’encadrement. « Des éducatrices se sont retrouvées seules avec 21 mineurs et n’arrivaient plus à assumer leur fonction, déplore Timothée Alder. Cela doit cesser ». Un rapport du SPJ est en préparation afin d’évaluer les mesures à prendre et une séance aura lieu au printemps prochain afin de faire le point. Pour le SSP, ces nouvelles normes doivent être établies sous le contrôle du SPJ et envisagées sous l’angle de la protection des mineurs, et non pas comme s’appliquant à des requérants d’asile. »

Voir en ligne : https://www.gauchebdo.ch/2018/11/22...