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Accueil des réfugiés : les défaillances de l’Etat

Publié le 30-12-2018

Source : Libération

Auteur : Kim Hullot-Guiot

Extraits :

Pour pallier les ratés des structures publiques, nombre de citoyens s’organisent grâce à des réseaux associatifs pour venir en aide aux migrants et aux demandeurs d’asile.

Sans les citoyens et les associations, les migrants, demandeurs d’asile et réfugiés en France seraient aujourd’hui bien en peine de pourvoir à tous leurs besoins quotidiens. Hébergement solidaire, cours de français, distribution de repas et de vêtements, accompagnement juridique… Quand des dispositifs publics existent, ils sont souvent saturés, ne durent qu’un moment ou ne sont accessibles qu’à partir d’un certain temps. A commencer par l’hébergement. Les personnes demandeuses d’asile peuvent être logées dans les centres d’accueil, où elles bénéficient en principe d’un accompagnement administratif et d’une petite allocation financière. Mais la gestion de ces centres est confiée, via des appels à projet, à des associations ou des structures privées, et il arrive que le personnel dédié à l’accompagnement soit insuffisamment formé, compression des coûts journaliers oblige. Résultat, sans l’aide spontanée des habitants du coin, certains demandeurs d’asile ne pourraient se vêtir, aller en ville quand les structures sont éloignées du centre ou débuter l’apprentissage du français.

(...)

Quant aux jeunes se présentant comme mineurs, c’est la même chose : si la loi prévoit qu’ils soient mis à l’abri en attendant le résultat de l’évaluation de leur âge, ce n’est pas toujours vérifié dans les faits. Et rien n’est prévu en cas de recours devant le juge des enfants, lequel peut prendre plusieurs mois. Une bénévole tourangelle, engagée auprès des mineurs isolés, raconte : « On a parfois payé des nuits d’hôtel [à des jeunes], on s’est retrouvé à donner à manger dans la rue… C’est épuisant et indigne. Mais il fait 3° C dehors, alors on se bouge. »

Voir en ligne : https://www.liberation.fr/france/20...