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La vie qu’on vit : aidez les Midis du Mie à nourrir les "mineurs isolés étrangers" dont 80% sont à la rue sans aucune aide

Publié le 26-01-2019

Source : L’autre quotidien

Extraits :

« La maraude du mercredi matin est un peu particulière. Parce que le mercredi, c’est le jour des nouveaux. Il n’y a pratiquement que des "primo-arrivants", c’est-à-dire des mineurs isolés qui n’ont encore jamais mis les pieds à La Croix-Rouge pour demander leur mise à l’abri - La Croix-Rouge abritant le DEMIE, dispositif d’évaluation des mineurs isolés étrangers, pour le département de Paris.

Les primo-arrivants ne savent pas que plus de 80% (estimation basse) des jeunes qui se présentent ici sont remis dehors sans aide. Après l’immense voyage, après l’errance sur les camps, ils croient toucher au but, qu’enfin ils vont pouvoir vivre une vie à peu près normale, trouver soutien, bienveillance, école et toit.

On leur explique. Ce qui peut arriver, les options qui se présentent, comment s’y préparer. Les yeux s’écarquillent, les questions fusent. Ils sont 10, puis 20, puis bientôt une cinquantaine rassemblés autour de nous. On distribue notre GUIDE MIE (les bonnes adresses pour manger, se laver, apprendre le français, obtenir une aide juridique... et trouver les Midis du Mie qui sont là tous les jours). Notre crainte, c’est qu’ils se découragent et repartent sans même avoir été reçus, vers la rue, la clandestinité, le danger et l’isolement.

Aujourd’hui, on est 8 bénévoles ! C’est grand luxe (surtout pour un mercredi). Pendant que certains expliquent tout ça, les autres réconfortent, nourrissent et vêtissent. Rachel offre de délicieux gâteaux maison, Fiona dégaine 50 oeufs durs, Avril une ribambelle de pains au chocolat, Vincent des fruits, Clara des biscuits, Fredie des briquettes de lait et des pommes données par une école du coin, tout le monde ouvre les Thermos pour servir le thé bien chaud, Brigitte fait des allers-retours chez elle pour photocopier les guides et trouver un pantalon parce que le petit en short là, c’est vraiment pas possible, et puis Sylvie arrive avec carrément un vestiaire. Il y a beaucoup de choses et, dans le calme, on veille à ce que chacun reparte avec ce dont il a besoin. Manteaux, pulls, gants, écharpes, bonnets... Avec ce froid, c’est vital et les MIE repartent faire la queue un peu ragaillardis, des conseils plein les poches et les mains à peu près au chaud. Ils promettent de revenir nous dire comment ça s’est passé, et quoi qu’il arrive, d’insister pour être reçus, même si ça prend trois jours.

On oriente aussi les refusés de ces derniers jours, qui nous montrent les lettres de refus, rédigées sans voir le jeune concerné et en copiant-collant des arguments toujours semblables (comme le maintenant culte "En quittant seul votre pays, vous avez fait preuve d’une maturité incompatible avec l’âge allégué", balancé à des orphelins qui ont risqué leur vie en partant seuls parce qu’ils n’avaient pas le choix). On leur dit de revenir nous voir pour trouver de l’aide au quotidien, et on leur explique comment saisir le Juge des Enfants pour faire valoir leurs droits. (...)  »

Voir en ligne : https://www.lautrequotidien.fr/arti...