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Essonne : le département teste le fichage des mineurs non-accompagnés

Publié le 13-03-2019

Source : Le Parisien

Auteur : Julien Muller

Extraits :

«  Afin d’améliorer la prise en charge et le suivi des mineurs non accompagnés, le département expérimente un nouveau fichier biométrique. Un dispositif dénoncé par le défenseur des droits.

(...) Depuis février, la préfecture de l’Essonne utilise donc cet Appui à l’évaluation de la minorité (AEM) auprès des mineurs non accompagnés qui se présentent au conseil départemental. L’utilisation de ce fichier biométrique intervient en amont de l’évaluation d’un mineur par les services de protection de l’enfance du département, permettant ainsi de « fiabiliser les évaluations et d’orienter de façon définitive les personnes qui se présentent », explique le département.

« Tout l’intérêt de cette expérimentation est de s’occuper des jeunes dont le département a la charge, c’est-à-dire les jeunes de moins de 18 ans, seuls, explique le préfet, Jean-Benoît Albertini. Ces éléments concordants sur la minorité du jeune nous permettent ensuite de l’orienter vers la protection de l’enfance ».

Explosion du nombre de mineurs confiés

Depuis le lancement de l’expérimentation, sur les 150 convocations transmises, 62 mineurs non accompagnés se sont présentés à ce service spécialisé. Une infime minorité a refusé de donner leurs empreintes. « On leur explique qu’il s’agit d’une étape préalable à leur mise à l’abri. Nous faisons beaucoup de pédagogie avec eux. Certains refusent par peur », confie un agent. S’ils acceptent, leurs empreintes digitales sont donc prélevées, et enregistrées dans trois fichiers indépendants : le fichier Visabio, une base de données européenne, le système biométrique national de l’application de gestion des dossiers des ressortissants étrangers en France (SBNAGDREF), et désormais l’AEM. (...)

« Ce nouveau système nous permet de détecter plus de tentatives de fraudes en recoupant davantage d’informations, et de mettre à jour les nouvelles méthodes des faussaires. Quant aux mineurs que nous recevons, on les considère toujours comme des victimes de ces réseaux, pas des fraudeurs », explique un agent de la police aux frontières. Ce fichier biométrique est pourtant controversé. Le défenseur des droits a notamment demandé son retrait en décembre. Selon lui, ce dispositif « porte atteinte au respect de la vie privée » des mineurs, estimant « qu’ils sont considérés d’abord comme des étrangers fraudeurs plutôt que comme de potentiels enfants en danger ».

En Essonne, l’expérimentation doit encore durer un mois. D’autres départements, comme la Seine-Saint-Denis, ont pour le moment signifié qu’ils ne voulaient pas de ce fichier biométrique.

UNE RELLE VOLONTE D’INSERTION

Ils étaient une quinzaine de mineurs non accompagnés à s’être réunis dans la salle de séjour de l’Institut départemental enfance famille (IDEF) de Brétigny-sur-Orge pour recevoir la délégation d’officiels venue leur rendre visite. Ces mineurs non accompagnés ont fait part de leurs rêves, leur motivation, et pour certains leurs inquiétudes concernant leur avenir. (...) »

Voir en ligne : http://www.leparisien.fr/essonne-91...