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Dossier : jeune migrant en Pays de la Loire, un parcours du combattant

Publié le 21-03-2019

Source : France 3 Régions

Auteure : Lola Marotte

Extraits :

«  Depuis 2016, le nombre de jeunes migrants isolés a plus que doublé en Pays de la Loire, pour atteindre aujourd’hui un niveau record. Mais leur prise en charge par les autorités n’a rien d’automatique.

“Je ne m’attendais pas à ça”. Arrivé depuis peu à Nantes, Alyea a découvert en février dernier la sentence du tribunal : le Conseil départemental de Loire Atlantique ne le reconnaît pas comme mineur. Pourtant celui-ci affirme être âgé de 14 ans. Une décision lourde de conséquences, qui prive ce jeune Guinéen du dispositif de protection de l’enfance.

Une prise en charge, seulement jusqu’à 18 ans

(...)

Partout en France, les institutions comme l’Aide sociale à l’enfance (ASE) s’occupent de loger, nourrir et soigner ces migrants. La majorité d’entre eux sont particulièrement vulnérables et demandent une prise en charge rapide.

C’est le cas d’Alyea, qui aurait besoin de soins très rapidement. (...)

Mais sans le statut de mineur, le jeune migrant ne peut pas bénéficier de prise en charge médicale, ni d’hébergement. Sans aucune famille, il dépend entièrement du réseau solidaire présent à Nantes.

Aucun dispositif n’est prévu pour les migrants dont l’âge se situe juste au dessus de la majorité.

“Il n’y a pourtant aucune différence en terme de vulnérabilité entre un jeune de 17 ans et 11 mois, et un autre de 18 ans et deux semaines” - Pierre Henry, directeur général de France Terre d’Asile.

Majeur ou mineur ? Une question difficile à trancher

Pour ces jeunes migrants isolés, l’enjeu crucial est d’être reconnu mineur pour bénéficier des aides. En l’absence de papiers d’identité, ils bénéficient d’un accueil d’urgence de cinq jours.

Pour être reconnu mineur, les jeunes migrants doivent expliquer leur histoire à des représentants du Conseil départemental qui évaluent leur âge. S’il est déclaré majeur, le jeune a la possibilité de porter un recours auprès du juge des enfants. Il doit alors fournir d’autres documents, et des examens osseux peuvent être réalisés.

"Ces examens ne sont pas fiables, cet avis est partagé par l’ensemble des experts, proteste Pierre Henry, directeur général de France Terre d’Asile. On ne peut que s’étonner de la persistance de ces tests." Les examens osseux comportent une incertitude importante entre 16 et 18 ans selon l’Académie de médecine.

Autre difficulté : les recours prennent entre six mois et deux ans. (...)

Le directeur de France Terre d’asile plaide pour un accueil plus bienveillant. "Il faut un dispositif d’accueil pour ne laisser personne à la rue. Ce n’est pas un droit absolu à rester sur le territoire, mais une protection minimale..." »

Voir en ligne : https://france3-regions.francetvinf...