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Marseille : quand "la solidarité pallie les déficiences des autorités"

Publié le 1er-04-2019

Source : La Provence

Auteur : Sophie Manelli

Extraits :

«  À St-Just, des bénévoles assurent depuis 3 mois l’accompagnement de 250 migrants

L’hébergement, la nourriture, l’hygiène. Mais aussi un plan de santé, mobilisant des médecins, des psys, des infirmiers, avec des permanences sur place de la PMI. Au foyer Saint-Just, il y a aussi une permanence juridique hebdomadaire pour accompagner les 250 personnes hébergées (dont 178 mineurs) dans leurs démarches de demandes de droits. Un plan de scolarisation a également été mis en place, "qui a permis à une cinquantaine de mineurs migrants isolés et d’enfants exilés avec leurs familles de trouver une place à l’école ou au lycée", expliquent les membres du collectif 59, qui gèrent ce lieu situé à l’avenue de Saint-Just, juste en face du Conseil départemental.

Une structure ouverte par la collectivité ? Absolument pas. Juridiquement, le foyer Saint-Just est un squat, installé depuis trois mois dans un bâtiment désaffecté du diocèse de Marseille. Objectif : "organiser un accueil et une prise en charge des migrants, en particuliers les mineurs isolés, qui ne trouvent pas de place ni de réponse auprès des institutions pourtant légalement chargées de cette mission", explique le collectif 59.

(...)

Un cadre humain

Cette situation peut-elle durer ? La fin (aujourd’hui) de la trêve hivernale, et surtout la vente du bâtiment (en cours de finalisation) à l’Institut méditerranéen de formation et de recherche en travail social (IMF), font peser de lourdes menaces sur l’avenir des 250 hébergés. (...)

Or, pour l’heure, les propositions faites par la préfecture sont jugées trop fragiles et trop floues par les bénévoles et les pensionnaires. Les places de Cada (Centre d’accueil des demandeurs d’asile) étant saturées, des nuitées hôtelières sont censées assurer la mise à l’abri de ces derniers. "Mais il n’y a aucun engagement sur le suivi et la pérennité du dispositif. De plus, tous les mineurs présents au foyer n’ont pas été recensés". (...)

D’après le collectif MIE13, qui s’est formé il y a trois ans pour accompagner les mineurs isolés étrangers, "les Bouches-du-Rhône sont le seul département de tout le Sud-Est qui ne met pas ces jeunes systématiquement à l’abri. Même les ordonnances de placement provisoire délivrées par un juge ne sont pas respectées. Pour ce motif, en 2018, le Conseil départemental a été condamné 186 fois à des astreintes financières : de 150 à 250 euros par jour payables à la majorité des mineurs. Avec cet argent, il y a largement de quoi ouvrir des places d’hébergement...". »

Voir en ligne : https://www.laprovence.com/article/...